L’année 2018 arrive à grand pas et la majeure partie des assureurs viennent de communiquer leurs tarifs pour les 12 mois à venir. Comme pour les autres contrats, l’assurance auto va augmenter. En moyenne de 2% supplémentaires, suite à des conséquences politiques et économiques.
Il coûtera un peu plus cher d’assurer son véhicule en 2018. Après les effets de la loi Hamon début 2015 donnant une plus grande liberté aux assurés pour changer de compagnie, les prix des assurances s’étaient vus stagner, avant de repartir à la hausse en 2017 (voir notre guide des prix des assurances). Dans cette continuité de majoration, les assurances auto seront de 2 à 3% plus chères pour cette nouvelle année. Anciens contrats et « profils à risque » d’assurés seraient les plus touchées, menant en réalité à des hausses déséquilibrés entre les assurés, et dans les cas précis mentionnés, plus importantes que la moyenne.
Les causes
Cette semaine a été l’occasion pour plusieurs compagnies d’assurance de transmettre à la presse les tendances tarifaires pour l’année 2018. A la MAIF, l’annonce est tombée, et la majoration s’effectuerait à l’échelle de 2%. Un pourcentage identique à celui de la MACSF. Plus élevée, celle de la Matmut certifie de son côté 2,7%, alors que l’assureur Allianz n’a communiqué essentiellement sur les tarifs de son assurance habitation, et toujours pas encore de son assurance auto.
Le cabinet Facts & Figures (spécialisé dans le management en assurance et protection sociale) – dont ce dernier affirme que les augmentations ne devraient tout de même pas dépasser les 3% – a consacré tout un rapport sur ses estimations pour l’année 2018 en matière d’assurance auto et les causes des majorations tarifaires. Pour ce dernier, l’augmentation des prix serait dû en grande partie de « la hausse assez récurrente du prix des pièces détachées automobiles ». Mais pour le journal Capital, dont le cabinet partage les mêmes propos, le facteur de compensation de « toute une série de surcoûts » serait aussi en cause, avec notamment l’augmentation des indemnisations corporelles pour les personnes blessées lors d’accident ainsi que la contribution grandissante des compagnies aux fonds d’aide aux victimes du terrorisme.
Les conséquences
Le pourcentage d’augmentation des tarifs par les compagnies semblent assez proches les uns des autres, et l’augmentation devrait correspondre par an à une hausse de plus ou moins 12 euros, pour une assurance payée 600 euros par an, relève le journal Capital. Néanmoins, cela n’est que théorique, et en réalité, l’augmentation moyenne devrait s’appuyer sur des hausses plus ou moins importantes selon les clients, en se basant sur leur profil spécifique.
C’est en tout cas ce que révèlent identiquement le cabinet Facts & figures, Capital et le journal La Voix du Nord, en mettant à l’écart de ces hausses les « bons profils », face aux « profils à risque ». En étant plus explicite, les assurés possédant un historique sans traces d’accidents ou de toutes autres réparations prisent en compte par l’assurance, se verront gagnants, avec des tarifs dans la plupart identiques à ceux de 2017. « Les autres, en revanche, auront certainement à subir des hausses plus importantes que les moyennes annoncées » conclu Capital. Ainsi, si je suis un client sinistré, mon profil devrait être encore plus proche de celui d’un client résilié : je ne peux plus assurer ma voiture, excepté à des tarifs bien supérieurs à ceux des profils plus clean. Un moyen d’éviter les clients à risque, en les décourageants.
Enfin, grâce à la loi Hamon facilitant la résiliation et les changements de compagnies d’assurance, il pourra être intéressant de changer de contrat afin de s’accaparer d’un nouveau dossier d’assuré. Les compagnies étant en quête de nouvelles affaires, le fait de se montrer comme nouveau client pourra peut-être vous épargner des majorations attendues pour 2018, pronostique Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures.
Via Facts & Figures, Le Lynx, Capital, La Voix du Nord
Illustration Brett Hondow