24h du Mans : le geste qui aurait causé la défaite de Toyota

Dans l’incapacité de terminer son tour, la Toyota #7 à la tête de la course des 24h du Mans a été forcé d’abandonner en pleine nuit. Suite à un problème d’embrayage, la TS050-Hybride est tombée en panne quelques minutes après s’être arrêtée aux stands. Si les pistes expliquant l’incident sont nombreuses, l’une d’entre elles pourrait être officialisée. Tout cela serait dû à un geste anodin, et un gros malentendu.

Il est 1 heure du matin passé. Pour la deuxième année consécutive, Toyota se voit obligé de retirer sa voiture placée en première place de la course. Submergé par un besoin de revanche sur l’édition 2016, l’écurie en concurrence avec Porsche dans la catégorie des LMP1 se devait de gagner cette année. L’an passé, la Toyota n°5 avait perdu toute sa puissance au dernier tour, alors qu’elle possédait une avance d’une minute et quatorze secondes sur la Porsche n°2, en seconde position. Cette année, l’histoire se répète, avec en moins de 20 minutes, les deux Toyota favorites retirées de la course s’en doute la plus importante de la saison.

Un geste anodin pourrait en être la cause

Pourtant, tout souriait à Toyota jusqu’à cet instant. Alors en tête de la catégorie LMP1 et en tête du classement général, la voiture pilotée par Kobayashi – ayant inscrit le record du tour lors des qualifications – avait profité d’un drapeau jaune pour s’arrêter aux stands faire le plein de carburant. Ce fût une belle occasion, qui allait permettre à la voiture de continuer sa course sans varier ses temps d’écart avec les poursuivants. Pourtant, il se pourrait bien qu’à l’inverse total, cet arrêt ait causé la panne de la TS050-Hybride n°7.

Dans la vidéo présentée ci-dessus, Kobayashi vient de quitter son stand et ses mécanos. A l’arrêt, attendant le Safety car pour de nouveau rentrer sur la piste et reprendre sa place, le pilote est rejoint à pied par le français Vincent Capillaire de l’écurie Algarve Pro Racing (LMP2) pour l’encourager, d’un signe de la main. C’est à partir de cet instant qu’une « coïncidence des couleurs des équipements entre les commissaires et la combinaison de Capillaire » est entrée en jeu, raconte Stéphane Sarrazin au journal L’Equipe.

La TS050-Hybride n°7 en compétition, avant son abandon à 1 heure du matin

L’incompréhension se mêlant à la précipitation

En apercevant le signe du pilote proche de la voiture, Kobayashi appuya directement sur les gaz, comprenant malencontreusement qu’il s’agissait d’un commissaire lui signalant qu’il pouvait regagner la piste. Ce qui suit pourrait être la cause de la case de l’embrayage, à l’origine de l’arrêt de la Toyota quelques minutes après.

S’élançant donc des stands, la n°7 fût très rapidement rattrapée par les vraies commissaires, lui ordonnant de stopper le véhicule. En attendant ensuite le moment où il pourrait enfin repartir pour de bon, le pilote n’aurait peut-être pas respecté le bon protocole de démarrage, bien différent de celui de nos voitures. En pleine précipitation suite à son arrêt d’urgence et son vrai départ dans un intervalle de temps très court, le pilote aurait pu abîmer l’embrayage, ce qui aurait causé la panne, plusieurs kilomètres plus loin.

La faute… à la tension des 24h du Mans

Repris par une amende des commissaires, Vincent Capillaire prit l’initiative de s’excuser par le biais de sa page Facebook, en expliquant qu’il s’agissait « d’une marque d’encouragement spontanée comme ça arrive entre pilotes ». Gêné, il eût ajouté un mot à l’intention de l’écurie Toyota : « j’admets que c’était inopportun. Je le regrette ».

Dans un élan décisif pour Toyota, la faute ne pourrait en aucun cas revenir au pilote de l’écurie Algarve Pro Racing tant la coïncidence des couleurs ayant confondu le garçon avec un commissaire est inédite et en aucun cas volontaire. De son côté, le pilote Kobayashi, après déjà 10 heures de course ne voulait que bien faire en conservant son avance. De part sa tension et son enjeu si important, on pourra certainement ajouter cette anecdote à la collection du mythe des 24h du Mans, où de jour comme de nuit, des centaines d’histoires seraient à raconter.


Via L’Equipe, Sport24 Le Figaro, Toyota Gazoo Racing

Photos © ACO team

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