Face au climat, l’industrie automobile américaine semble être unis sur un point de vue : ne pas suivre la volonté de quitter les accords de Paris, promis par Trump la semaine dernière. Après Elon Musk – directeur général de Tesla –, GM et Ford ont pu donner part de leurs points de vue.
Tout un symbole, et si possible, un gage de confiance redonné aux clients. Aujourd’hui, les constructeurs américains ont choisi de renouveler leurs engagements en faveur du climat et de ses accords signés à Paris lors de la COP 21 en 2015. Ainsi, les dirigeants de Ford, General Motors ainsi que certaines organisations de l’industrie automobile américaine ont tenu à préciser que leurs plans planifiés sur les prochaines années resteront inchangés. De ce fait, ils ne seront pas influencés par le retrait voulu par Donald J. Trump – le 1er juin dernier – de se retirer de l’accord sur le climat, jugé comme de nature à pénaliser l’emploi aux Etats-Unis et allant à l’encontre des intérêts économique du Nouveau Continent.
Une décision sans critique
A la différence du directeur de Tesla, Ford et GM ont souhaité ne pas prendre part à la critique sur la décision du Président Trump. En effet, dans une volonté de travailler avec l’administration, Mme Barra – siégeant aux côtés d’Elon Musk au conseil économique de la Maison Blanche pour General Motors – n’a pas souhaité quitter son poste. Sa décision permettrait de poursuivre une politique d’une industrie automobile « forte et compétitive », raconte le constructeur. Dans un communiqué, ce dernier rassure : « GM ne fléchira pas dans son engagement en faveur de l’environnement et sa position sur le changement climatique n’a pas changé ». Une décision donc de ne pas respecter les intentions du pays, tout en ne portant pas de critique à l’encontre des décisions gouvernementales.
De son côté, Ford poursuit en ajoutant que le groupe était « absolument déterminé à réduire les émissions de gaz à effet de serre » de ses moteurs thermiques. Un choix lui permettant ainsi de revaloriser son image à l’international.
Un marché différent de celui de l’Europe
A l’heure où les Etats-Unis pourraient adoucir leurs règles et restrictions en matière de normes, l’évolution du marché américain pourrait ainsi aller à l’envers de celui de l’Europe. Avec une essence moins chère que sur le Vieux Continent, le kilométrage moyen sur une année d’un américain s’élèverait à 21 688 km contre 13 000 km en France, à en croire les données de la Federal Highway Administration et d’un rapport du CCFA. Aussi, alors que le segment le plus populaire en France est celui des citadines, le marché des SUV et des pick-ups reste de loin celui le plus prisé aux Etats-Unis.
Par ailleurs, en mars dernier, les constructeurs américains avaient demandé au gouvernement de repousser la date de l’objectif des 4,3L/100 km, prévu dans le cadre du calendrier des négociations sur la consommation. Nous pourrions ainsi penser que la décision de Trump sur le climat aurait pu être influencé par ce manque de moyen des marques automobiles américaines à remplir les objectifs. Mais selon Bertrand Rakoto, analyste indépendant dans l’intelligence de marché, la décision aurait plutôt été conduite « par les groupes de soutien à l’industrie du pétrole, du gaz et de la houille », ajoutant que ces organisations-là « ont participé au financement des campagnes des 22 sénateurs qui ont écrit à Trump » selon des informations révélées par The Guardian.
Geste marketing ou réel objectif dû aux milliers de dollars d’investissement dans la R&D, l’industrie américaine semble tout de même aller de l’avant, rejoignant ainsi les grands groupes tels que eBay, HP, General Mills ou encore Starbucks pour conclure que « la prospérité de l’Amérique sera menacée si nous ne construisons pas une économie économe en hydrocarbures ». Alors que le chocolatier Mars se fixe l’objectif de supprimer complètement les émissions de gaz à effet de serre de ses usines et bureaux d’ici à 2040, Ford, General Motors, Chevrolet et bien d’autres devront encore rattraper leurs différents retards par rapport aux constructeurs européens et asiatiques. Rappelons qu’à l’air du downsizing faisant reculer nos moteurs de 6 à 4 cylindres, les Etats-Unis n’en sont encore qu’au remplacement des V8 et V6, pour des V6 et 4 cylindres suralimentés.
Via Autoactu, CCFA, The Guardian, Les Echos Business
Photo Niek Verlaan (Pixabay)