Dieselgate : que se passe-t-il avec Renault ?

Le jeudi 12 janvier dernier, l’action de Renault a chuté de près de 3% en bourse sur l’indice CAC 40, sur un marché en hausse de 1,2%. En cause, l’ouverture d’une information judiciaire ordonnée contre X sur les qualités substantielles des moteurs du constructeur. 16 mois après le scandale Volkswagen, les diesels de la marque au Losange sont aujourd’hui soupçonnées de tromperies quant à leurs rejets d’oxydes d’azote. Que doit-on nous attendre par la suite ? Que risque Renault ? Tant de questions dont nous allons répondre.

Depuis l’affaire du “dieselgate” ouverte par Volkswagen, les soupçons de logiciels trompeurs se sont multipliés au sein des constructeurs et l’image du diesel s’est une fois de plus détériorée que ce soit pour l’Etat ou pour l’opinion publique. En l’espace de deux années, de 2015 jusqu’à ce début d’année 2017, la France a d’autant plus condamné le carburant en interdisant en partie dans les villes sont utilisation et en déployant petit à petit, un programme de ré-équilibration des prix face à ceux de l’essence. Un retour en arrière sur les déclarations émisent il y a plus de quinze ans. Après le groupe Volkswagen composé de plusieurs constructeurs concernés, la balle a atterri au sein du groupe FCA (Fiat Chrysler Automobile) en 2016. Aujourd’hui, c’est en France que des doutes ont été rendu public. Jeudi, entre 16h et 17h, l’action Renault est passée de 88,31 à 85,76 euros, avant d’arriver à 83,52 euros, vendredi soir en clôture.

Carlos Ghosn lors de l’assemblée générale des actionnaires 2016

Ce qui pourrait leur être reproché

“Tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués”, “marchandise dangereuse pour la santé de l’homme ou de l’animal”, a déclaré le parquet de Paris jeudi, pour commenter l’ouverture d’une information judiciaire* (*voir la signification en fin d’article) contre X, au sein de la production de Renault. Pour faire simple, le constructeur est soupçonné par la justice de fausser les résultats de ses modèles sur le point des émissions de NOx (oxyde d’azote, un gaz très toxique pour l’humain et les animaux). Ces soupçons qui pourraient s’avérer très contraignant pour le constructeur face à l’inquiétude de ses investisseurs ne viennent pourtant pas de nulle part. En effet, suite au dieselgate, Ségolène Royale, ministre de l’écologie, avait ouvert en octobre 2015 une Commission dans le but de vérifier part un label indépendant, les rejets de plusieurs constructeurs français. Aux résultats publiés, Renault figurait parmi les “mauvais élèves”, en dépassant de très loin les normes européennes.

La genèse de l’enquête

Suite à cela, la répression des fraudes en lien avec Bercy (Ministère de l’Economie et des finances), ont révélé lors du mois de novembre 2016 vouloir transmettre le dossier au parquet de Nanterre. Selon eux, “des faits suffisamment sérieux pour estimer devoir transmettre les résultats de son enquête”. La réponse du parquet a traîné jusqu’à la semaine dernière (dans l’ombre), jusqu’à ce qu’ils évoquent rattacher l’affaire à Paris, conduisant à une nouvelle très médiatisée en fin de semaine à partir d’une dépêche AFP. Selon une publication du Monde datant de ce samedi 14 janvier, les résultats des tests menés sur 80 véhicules auraient “rapidement révélé que les Renault étaient parmi ceux qui émettaient le plus de polluants lors des essais sur route, dépassant de très loin des seuils autorisés et évalués habituellement sur banc d’essai”.

L’une des solutions pour Renault : la production de son modèle électrique à Flins

Ce que Renault et ses responsables risquent

Pour le constructeur au Losange, les problèmes ne pourraient ne pas s’arrêter aux “simples” inquiétudes actuelles quant à ses partenaires et investisseurs. En effet, Renault pourrait payer jusqu’à 10% de son chiffre d’affaire (CA), soit 4,5 milliards d’euros. Du côté des responsables, les peines diffèrent selon les médias. Pour le journal Le Monde, il faudrait s’attendre à jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende. De son côté, Les Échos voient les choses moins sévères avec deux ans d’emprisonnement et/ou 300 000 euros d’amende.

A qui l’affaire va-t-elle être confiée ?

A partir d’aujourd’hui, le dossier mené par le parquet de Paris va être envoyé à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) avec la gendarmerie. Selon un entretien avec Le Monde, l’une des portes parole de l’établissement juridique de la capitale a tout de même nuancé les termes en expliquant que “le service qui enquêtera n’a pas encore été choisi”. L’information officielle ne devrait plus tarder.

La réponse de la marque

Suite à cet épisode de l’affaire du diesel chez Renault, le constructeur automobile n’a pas attendu bien longtemps pour publier une réponse vendredi dans un communiqué. Dans son contenu, nous pouvions notamment voir qu’ils affirmer “respecter la législation française et européenne” avec des véhicules “conformes aux normes en vigueur”.

En l’espace de deux ans, l’image du carburant moins coûteux s’est dégradé d’autant plus. Mais les normes européennes étant de plus en plus strictes sur ce type de motorisation, les marques n’arrivent plus à suivre. On rappelle que la fin du diesel est dors et déjà programmée.

 

* En cas de crime ou de délit pénal (affaire complexe), le procureur de la République déclenche l’action publique et ouvre une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction. L’information judiciaire est la phase de la procédure pénale qui précède un jugement et au cours de laquelle le juge d’instruction, sous le contrôle de la Chambre de l’instruction, procède aux recherches permettant la manifestation de la vérité, rassemble et apprécie les preuves, entend les personnes impliquées ou poursuivies et les témoins, décide de mettre en examen une personne et de la suite à donner à l’action publique. avec wikipédia.


via Renault, AFP, Le Monde, Les Echos
Photos Wikipédia, Renault

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