Essai Citroën C4 Cactus 2018 : le bon compromis cette fois-ci ?

Le mois de février a été marqué par les premiers essais de la version 2018 du Citroën C4 Cactus avec sa gamme essence Puretech. Arrivant entre le lancement de la C3 Aircross l’année dernière et la commercialisation européenne du C5 Aircross en 2019, la marque aux chevrons profite de cette année de creux pour relancer la carrière de sa toute particulière C4 Cactus, 4 ans après son apparition. On vous dit tout sur ce qui change, volant en main, sur les routes du Lubéron.

En jouant la carte d’un positionnement unique pour ne pas dire inclassable, le C4 Cactus de première génération comptait concurrencer le marché des crossovers et SUV. Se voulant essentiel avec des tarifs compétitifs, les ambitions du modèles ne se sont pourtant pas concrétisées par les ventes. Charmant par son confort, son look et son agilité, ce C4 Cactus additionnait cependant des défauts, notamment sur le point pratique. Un relan de fraîcheur au printemps 2017 avait pu voir arriver la boîte automatique à double embrayages au sein de la gamme, mais pas de quoi redynamiser pour autant la popularité de l’auto. Ce restylage 2018 aura-t-il les bons ingrédients pour y remédier ? L’avis d’Actu Auto France.

Berlinisation

4 années plus tard, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes chez Citroën. Le C4 Cactus de 2014 accuse son trop plein d’originalité, une image ayant attiré l’attention du public au moment de son lancement, mais qui ne fût malheureusement pas un facteur de popularité. Pourtant, son look habillé par les protections latérales appelées Airbumps et ses barres de toit, la confrontait quelque peu avec le segment des SUV et des crossovers. Inclassable ? Pas réellement, mais en tout cas ne répondant jamais totalement aux attentes de la clientèles de chaque segment.

Pour 2018 donc, Citroën a changé de cap. Direction l’autre grand marché automobile actuel : le segment C des berlines compactes, notamment représenté par la Peugeot 308, la Renault Mégane, l’Opel Astra et autre Fiat Tipo (plus low-cost, mais dont nous en avons gardé un très bel avis). Bien qu’aucun chiffre mesurant les ambitions du constructeur n’ait été communiqué, l’objectif premier de ce changement de positionnement est d’aller là où les ventes se font. Les changements sont visibles sur les dimensions comme sur la carrosserie. Pour commencer, Citroën a réévalué la longueur du véhicule de + 1 cm à 4,17 m, et abaissé l’ensemble de 5 cm, portant le toit à seulement 1,48 m. En l’approchant, la « berlinisation » du modèle est notable, et éloigne de fait ce C4 Cactus de sa cousine C3 Aircross, disposant d’une silhouette moins longue (4,15 m) mais d’une hauteur supérieure (1,63 m).

Mais les grands changements se font tout particulièrement sur le look extérieur. Fini le côté jouet/crossover, et place à de nouveaux éléments chromés, des petites protections placées au dessus des jupes latérales en guise de renouvellement des Airbumps, de nouveaux feux arrières à LED (de série) ainsi que la suppression des barres de toit. Le bouclier avant évolue lui aussi, reprenant le style que le C5 Aircross disposera à son lancement en Europe. Une berlinisation profitant de ce restylage pour ajouter à la voiture un esprit quelque peu plus chic et travaillé donc.

 

Sur la route

Avant de s’attarder sur l’habitabilité de ce nouveau C4 Cactus, prenons la route. Notre essai permettra de mieux concevoir la vie à bord du modèle en vue de son comportement. Les tracés empruntés allaient nous permettre de tester la principale nouveauté technique du modèle chevronné : son amortissement à butée hydraulique. Cet équipement régule les dégradations et irrégularités importantes de la chaussée. Citroën compte sur cette technologie pour permettre à la voiture – en partie – d’être plus saine dans sa tenue de conduite, ainsi que plus agréable pour le confort des occupants à bord.

En optant rapidement pour des départementales sinueuses et un peu dégradées, le ressenti n’est pas révolutionnaire, évidemment. Il ne résulte pas d’une appréciation comparable à une suspension pneumatique accompagnée d’un amortissement piloté. Mais les dégradations rencontrées sont effectivement bien encaissées et à bord le mouvement est feutré par un effet « bateau » au ressenti discret. Son utilité est aussi sécuritaire. En effet, avec une conduite plus dynamique, les amortisseurs réagiront en courbe et la voiture restera bien encrée sur ses quatre pneumatiques. A l’essai, la voiture n’a jamais perdu en adhérence, même à allure soutenue. Néanmoins, à bord, la prise de roulis est très vite ressentie. Les amortisseurs typés confort ne sont pas assez ferme, et la voiture – possédant pourtant l’atout de son poids plume sous les 1.100 kg – s’écrase sur son train avant en virage. Sans surprise.

La direction quant à elle se voit tout autant tournée sur le confort d’utilisation. Le volant se montre souple et peu précis : un avantage en ville, mais pas un problème notoire en zone rurale

Mention TB à l’assise du C4 Cactus 2018

Profitons de s’arrêter pour se pencher maintenant sur l’habitacle. Tout d’abord, on notera l’excellent travail sur l’insonorisation du véhicule. Sur autoroute par exemple, il est rare de trouver un confort auditif aussi important. Globalement, rien ne semble différer du C4 Cactus de 2014. La planche de bord très fine et aérienne est en effet conservée, avec ses qualités et ses défauts. Premièrement, nous aurons apprécié retrouver cette boite à gant à l’ouverture vers le haut, mais aussi la tablette tactile de 7″ au positionnement intéressant pour ne pas trop quitter la route des yeux. Derrière le volant, le combiné d’information sur la vitesse et maintenant la signalisation (reconnaissance des panneaux, disponible uniquement sur le haut de gamme) conserve sa place, fidèle au look original de la planche de bord. Cependant, cette planche de bord n’est pas sans susciter des points négatifs. A commencer par l’absence de seconde buse d’aération côté passager, comme on peut pourtant la retrouver côté conducteur. A tester pendant les chaleurs estivales. Mais aussi et surtout, le positionnement de cette boîte à gant ont fait migrer les airbags frontaux et latéraux au dessus du pare brise, grignotant quelques centimètres à la vision et contraignant Citroën à supprimer les poignets de maintien, à l’avant comme à l’arrière. En zone rurale et périurbaine, cette absence se fait ressentir et nous aura déçu.

Comme sur la version 2014, les vitres arrières du C4 Cactus ne proposent toujours pas d’ouverture intégrale. Ici, on parle d’ouverture « compas », et cette absence peut décevoir

Un maintien qui n’est pas satisfaisant, tant par ailleurs le dessin très large des sièges de cette C4 Cactus n’offre pas le maintien latéral nécessaire. Un mal pour un bien, tant l’assise est excellente à l’avant. Les sièges, déjà très confortables sur la citadine C3 et le C3 Aircross, peuvent être en l’échange de 350 euros, garnis d’une technologie baptisée Advanced Comfort, et ajoutant encore un peu plus de confort et de rembourrage au niveau du dos. De notre point de vue, cette option n’est pas primordiale, tant les sièges classiques offrent déjà un confort optimal. On notera tout de même que l’équipement est une réussite confirmée et contribue aux points forts de ce C4 Cactus 2018.

L’espace à bord stagne

L’absence de réelle évolution dans l’habitacle résulte de la même manière au maintien de l’habitabilité observée sur le C4 Cactus de 2014. Les rangements sont plutôt nombreux à l’avant comme à l’arrière. Seul bémol, l’accoudoir central. D’un côté, il est presque inaccessible car trop petit et trop en arrière pour reposer son coude. De l’autre, il présente un espace de rangement peu pratique et volumineux.

Mais c’est surtout au niveau du coffre que notre avis prêche. Bien que pouvant prétendre à concurrencer une Ford Focus (pourtant plus volumineuse), les 358 litres d’espace dont dispose la Citroën sont mal exploités, notamment avec une ouverture peu large et surtout dérangée par un hayon ne descendant à la hauteur du seuil de coffre. Un point qui entraînera le client à se pencher davantage vers un C3 Aircross et son coffre de 410 litres, qui plus est disponible à 20.750 euros avec le Puretech 110 en milieu de gamme, contre 21.700 pour le C4 Cactus. Tout de même, la version 2018 du modèle gommera de quelque peu son défaut, avec la présence de série, d’une banquette arrière fractionnable (et rabattable) 2/3 1/3, permettant de charger des objets tout en transportant une ou deux personnes.

Le volume de coffre est dans la moyenne basse de la catégorie. Mais c’est surtout son ouverture qui pose problème

Gamme essence à l’essai

L’offre des motorisations – elle aussi tournée sur une proposition de bloc au cœur du marché – voit grâce à l’arrivée de ce restylage 2018 s’ajouter le bloc Puretech 3 cylindres de 130 ch. Venant coiffer la gamme essence du C4 Cactus, ce dernier n’est disponible qu’en boîte manuelle à 6 rapports. Ensemble, le combiné boite/moteur évolue sans difficulté. Moteur au répondant nécessaire, il s’adapte agréablement avec la boite dont les rapports sont assez bien exploitables. Si vous cherchez une boite manuelle, il s’agira du seul bloc à proposer quelque chose de convenable, tant le 82 (trop léger) et le 110 ch seront uniquement proposés avec la boite manuelle à seulement 5 rapports. Un de moins donc, ce qui devrait vous demander de jouer davantage de la boîte ; le bruit du 3 cylindres étant pour le coup démultiplié, bien que l’insonorisation de ce C4 Cactus soit excellente.

En réalité, la clientèle du modèle se tournera plutôt vers le bloc 110 ch, pouvant se présenter moins cher, davantage disponible (car présent sur les trois niveaux de finitions) et étant le seul à proposer la transmission automatique avec la boite EAT6 à double embrayages. Sur la route, les deux accouplés se seront montrés à l’aise, bien que la boite attende souvent de monter haut dans les tours pour passer le rapport. Par exemple, avec une accélération franche de reprise en seconde, la boite attendra que vous stabilisiez votre vitesse pour ensuite passer de la 3ème à la 5ème directement, avec un temps où votre régime moteur montera haut dans les tours. Au final, la consommation de ce bloc se situera entre 6 et 7 litres aux 100 km selon votre conduite.

 

En attendant le diesel 120 ch

Au chapitre de la gamme diesel, dont la part des ventes n’a pas été communiquée, seul le bloc 100 ch sera disponible au lancement. La commercialisation du C4 Cactus 2018 proposera à ses débuts uniquement le bloc 4 cylindres BlueHDi de 100 ch, accouplé à la boîte manuelle à 5 rapports. A noter que ce dernier devrait se montrer moins léger qu’on avait pu accuser sur le C3 Aicross, mais forcément moins à l’aise que le bloc 120 ch. Ce dernier arrivera en effet au sein de la gamme un peu plus tard (la période n’a pas encore été annoncée), avec des prix coiffant ainsi la gamme intégrale de ce C4 Cactus, bien que la transmission automatique EAT6 ne devrait pas être de partie.

Gamme nouveau Citroën C4 Cactus : finitions, moteurs, prix

Montée en gamme et équipements

Les niveaux de finitions classiques de chez Citroën restent inchangés sur ce C4 Cactus. On retrouve ainsi l’entrée de gamme « Live », le milieu de gamme « Feel » et le haut de gamme « Shine ». A l’achat, la version 2018 du modèle exprime clairement sa montée en gamme : alors qu’il été précédemment proposé à moins de 14.000 euros, ce dernier proposera un ticket d’entrée à 16.950 euros. Cette majoration est par ailleurs expliquée par la présence d’équipements de série intéressant sur la finition « Live », tels que la suspension à butée hydraulique, les feux diurnes et feux arrières à LED, le régulateur et limiteur de vitesse ou encore le kit mains libres Bluetooth. On notera aussi l’augmentation injustifiée du prix de la boîte automatique EAT6 – 200 euros plus chère qu’avant – et dont la différence tarifaire avec la boîte manuelle sera en moyenne de + 1.600 euros. Enfin, retenez qu’il sera plus judicieux sur l’entrée de gamme  d’opter pour le bloc 110 ch. Le Puretech  82 en finition « Live » n’offrant en effet pas l’accoudoir central, l’aide au démarrage en pente et la suspension à butée hydraulique. Retrouvez l’intégralité des équipements selon les finitions en bas d’article. 

 

 Notre avis général

En conclusion, l’intention de Citroën de déplacer le C4 Cactus sur le marché des berlines compactes pose la question quant à sa réussite. Le transfuge de classe reste difficile à cacher les origines du modèles. Ou plutôt son idée originelle. Celle d’un véhicule original, inclassable. En choisissant en 2014 d’épouser à la fois le segment des berlines compactes et celui des SUV/crossover, le compromis sembla difficile à accomplir. Les ventes l’illustrent pleinement. En effet, choisir de jouer sur deux segments entraînait forcément la voiture à être ni trop berline, ni trop SUV, ce qui influençait les clients cherchent un véhicule d’un segment précis à renoncer à ce genre de positionnement. Nous pourrions montrer par exemple qu’un intéressé de SUV cherchera une voiture un peu plus haute. Le C4 Cactus ne les pas. L’intéressé d’une berline compacte devrait trouver son bonheur avec un habitacle assez cossu et enveloppant. Le C4 Cactus n’en dispose pas. Alors s’agirait-il d’une familiale ? La plage arrière ne propose que deux vrais sièges, et certaines concurrentes proposent des coffres aux volumes bien supérieurs.

Le C4 Cactus dispose de nombreuses qualité. Son style notamment à bord est différent de ce que l’on peut trouver ailleurs, et sa gamme de motorisation à la fois honnête et au coeur des attentes du marché. Toutefois, ces qualités-là entraînent la plupart du temps la présence de contraintes débouchant sur des points négatifs que nous avons pu constater. A l’exemple de la planche de bord aérienne, des sièges larges, de la silhouette « berlinisée », des amortisseurs très souples pour le confort, ayant respectivement entraînés la présence des airbags sur le haut du pare-brise et à la place des poignets de maintien, un accoudoir inutile, une garde au toit assez faible à l’arrière et une ouverture de coffre contraignante, une tenue de route prenant du roulis et un train avant s’écrasant dans les virages.

Ce qu’on aura aimé

  • confort d’amortissement, confort des assises

  • insonorisation excellente

  • planche de bord, tablette tactile

  • direction souple en ville

Ce qui nous aura déçu

  • coffre

  • assises manquant de maintien latéral

  • fenêtres arrières, absence poignées de maintien, accoudoir central

  • positionnement mi-berline mi-SUV trop contraignant

  • prix d’entrée de gamme un peu élevé

 

Equipements selon les finitions

Live

ABS/REF/AFU/ESP/ASR ; accoudoir central (sauf sur Puretech 82) ; aide au démarrage en pente (sauf sur Puretech 82) ; airbags frontaux, latéraux avant et rideaux ; banquette arrière fractionnable 2/3 1/3 ; amortisseurs à butées hydrauliques progressives (sauf sur Puretech 82) ; tablette tactile 7″ ; climatisation ; fermeture centralisée ; coque rétroviseurs extérieurs noir mat ; direction assistée ; détection sous-gonflage ; enjoliveurs 16″ ; feux diurnes à LED ; feux arrières à LED ; kit mains libres Bluetooth avec prise USB & système audio MP3 4HP ; lève vitre avant électrique et séquentiel ; régulateur/limiteur de vitesse ; rétroviseurs électriques et dégivrants ; siège conducteur réglable en hauteur (finition Shine pour même réglage pour le passager) ; volant réglable hauteur et profondeur

Feel (en plus des équipements de Live)

Aide au stationnement arrière ; climatisation automatique ; jantes alliages 16″ ; jonc chromés sur bouclier avant ; pack visibilité (allumage automatique feux de croisement, essuie-glace avant automatique, rétroviseur intérieur chromé) ; antibrouillard, siège conducteur avec réglage lombair ; volant en croûte de cuir.

Shine (en plus des équipements de Feel et Live)

Accès et démarrage mains libres ; aide au stationnement avant ; caméra de recul ; Citroën Connect Box avec Pack SOS et assistance inclu ; Citroën Connect Nav ; jantes alliage 17″ bi-ton ; Mirror Screen ; Pack Drive Assist (freinage automatique d’urgence, alerte attention conducteur, alerte franchissement involontaires de ligne, alerte risque de collision, coffee break alert, reconnaissance panneaux de vitesse, rétroviseurs rabattables électroniquement, siège passager avec réglage en hauteur, système audio MP3 6 HP.

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