Essai Ford Kuga 1.5 TDCI 120 PowerShift : Américanisé

Après le lancement de l’Ecosport et du véritable 4×4 « à l’américaine » Edge, Ford poursuit le rafraichissement de sa gamme de SUV. Un rafraichissement afin de faire face à une concurrence de plus en plus féroce sur ce segment. Que ce soit les marques généralistes ou les marques premiums elles investissent le segment. Nous sommes donc parti pour un essai au long cours afin de vérifier ce qu’il valait face aux autres. Un road-trip de 1 700 km entre autoroutes, nationales et chemins escarpés de la région ardéchoise.

Le Kuga s’incruste dans le paysage Ardéchois avec sa peinture métallisée « Vert Guard »

Le Kuga est un SUV produit par Ford depuis 2008. Il s’agissait de la première génération, qui devait faire face au précurseur sur le marché à l’époque le Nissan Qashqai. Depuis 2013 la seconde génération du Kuga est apparue. Enfin en 2017 un restylage apparait lorsque le véhicule en est à la moitié de sa carrière commerciale. Avec une moyenne de 9 000 ventes depuis sa sortie en 2008, le Kuga est un véritable outsider sur le marché.

Ford Kuga en version Titanium avec les options Peinture Métallisée, le Toit Ouvrant Panoramique, surveillance des angles morts, caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif ou encore le freinage actif d’urgence

1. Le Restylage

Produit à Valence en Espagne, le restylage du Kuga est important. Il cache ce côté « fade » de la deuxième génération en lui donnant un avant plus expressif. Une calandre imposante trapézoïdale, des blocs optiques plus fin dotés de LED et une poupe légèrement redessinée avec de nouveaux optiques arrières synthétisent le restylage au niveau du style. Néanmoins ces importantes retouches ne masquent pas le poids des années face à ses concurrents comme le Peugeot 3008, le Renault Kadjar, le Seat Ateca ou encore le Volkswagen Tiguan. Le « coup de vieux » est présent.

Calandre trapézoïdale

Feux plus fin dotés de LED

2. 1 700 Km d’essai à travers la France

Cet essai démarre dès la sortie du Parc Presse de Ford situé dans Paris. Nous découvrons le véhicule, son gabarit et ses fonctionnalités. Notre road-trip débute et nous prenons la direction de l’autoroute A6 pour s’arrêter sur Lyon. Nous avons donc 480 km pour découvrir le véhicule et prendre nos premières sensations du Kuga. La suite de notre road-trip se déroulera dans la région ardéchoise avec près de 700 km, majoritairement des nationales, et quelques parcours sinueux au sud. Enfin il sera temps pour nous de ramener le véhicule au Parc Presse à Paris. Nous aurons totalisé 1 700 km.

Il s’agissait d’un Kuga 1.5 TDCI de 120 chevaux associé à la boîte automatique à 6 rapports Power Shift. Après quelques kilomètres, on remarque que le véhicule est facile à manier malgré son gabarit relativement important. Le bloc 120 chevaux dispose d’un couple de 300 Nm (270 NM sur boîte de vitesse manuelle). Ce moteur lors du restylage a été remanié. Auparavant il s’agissait d’un moteur d’une cylindrée de 2.0 et de 330 Nm. Choix dû à une politique environnementale étant de plus en plus restrictive et une volonté de réduire la consommation de carburant.

Tableau de bord en plastique moussé sur le dessus. Les assemblages sont corrects pour la catégorie.

3. Sensations de conduite

Au niveau des sensations de conduite, nous avons le sentiment de conduire un véhicule assez lourd par rapport à ses concurrents. Une sensation due à son poids de près de 1591 kg que le restylage n’a pas pu corriger. Ceci entraîne du coup un ressenti de véhicule « pataud » malgré une direction qui se révèle précise et instantanée. Nous avons un CX de 0,33 qui correspond à la notion de coefficient de trainée. Pour rappel plus son chiffre est proche de 0,05 plus celui-ci sera bon. Ainsi pour un SUV, le chiffre n’est pas mauvais et dans la réalité la théorie confirme la pratique car nous n’avons aucun mouvement de caisse dû à un vent important par exemple. Sur Autoroute le véhicule se débrouille bien sur le plan du confort et du dynamisme. Sur le plan du confort nous avons de l’espace pour les passagers avant. Nous ne sommes pas gênés entre nous et à l’arrière l’espace est très confortable pour deux adultes. Le profil du pavillon ne gêne pas les grands gabarits mais ce sera au niveau des épaules que cela généra quand il y aura trois adultes.

Les sièges avant en cuir où nous retrouvons beaucoup d’espace

Au niveau des places arrières, l’espace est large, mais à trois cela risque de faire juste au niveau des épaules

Concernant le dynamisme le moteur de 120 chevaux se débrouille plutôt bien sur autoroute. Il ne s’agit pas d’un foudre de guerre mais il répond quand il faut et pour doubler nous avons le nécessaire. La boîte automatique double embrayage à 6 rapports Power Shift est agréable dans tous les parcours mais est perturbée par une motorisation un peu trop faible pour qu’elle soit idéale. Le moteur TDCI 150 sera conseillé pour avoir une orientation plus polyvalente. Doté de 370 Nm il fera la différence en cas de demande de puissance pour doubler ou quand vous partirez en vacances avec le coffre chargé et les enfants à l’arrière. La position de conduite est facile à trouver et est bonne. Les sièges sont plus confortables à l’avant qu’à l’arrière du fait de l’inclinaison des dossiers arrières. Les compteurs sont clairs et l’ordinateur de bord est précis pour trouver certaines informations comme la musique écoutée ou encore la navigation.

Malgré tout, nous étions en difficulté avec cette motorisation une fois notre arrivée dans la région ardéchoise. En effet dans les montées, il fallait appuyer assez fort pour avoir de la puissance. Ainsi dans ces situations la boîte passait le rapport inférieur pour récupérer de la puissance et du couple moteur. De plus sur autoroute, ce phénomène est arrivé quelques fois.

4. Une consommation élevée

De manière générale, la consommation s’est avérée élevée sur notre road-trip. Avec une moyenne de 7,1 L au 100 km, nous l’avons jugé importante dans le sens où nous avions une conduite de « bon père de famille », qu’il s’agissait d’un moteur diesel et que nous n’avons pas mis le moteur dans ces retranchements en le poussant à 5 000 Trs/Min. Cette consommation est due à un poids du véhicule assez lourd par rapport à la concurrence qui se situe plutôt entre 1 200 et 1 300 kg et à une motorisation trop faible pour une utilisation familiale.

Grâce à une garde au sol de 188 mm, le Ford Kuga a pu traverser de nombreuses routes sinueuses en Ardèche

Sur le plan de l’insonorisation, elle était moyenne sur autoroute lancée à 130 km/h. Des bruits d’air venaient perturber le trajet. De plus à cette vitesse, le moteur était un peu trop présent dans l’habitacle selon nous. Dans les autres cas, nous n’avons pas noté de bruits aérodynamiques.

D’une longueur de 4,524 m, d’une largeur de 1,838 (hors rétroviseurs) et d’une hauteur de 1,701 m, il s’agit d’un des SUV les plus grand de sa catégorie. Ainsi, le véhicule profite d’une belle habitabilité, mais d’un coffre un peu petit par rapport au gabarit du véhicule. Ce coffre est d’une capacité de 456 L en mode 5 places et de 1 653 L en mode 2 places. En mode 2 places nous avons un plancher plat ce qui facilite le chargement d’objet long. Enfin le seuil de coffre bas et la découpe du coffre est bien pensée pour charger le coffre.

En mode 5 places du Ford Kuga : 456 L de chargement

5. Quatre niveaux de finitions

En mettant à part le niveau de finition Vignale, quatre niveaux de finitions sont proposés. L’entrée de gamme est proposée par Trend. Disponible à partir de 22 650 euros, elle propose la climatisation manuelle, le régulateur et le limiteur de vitesses et un système multimédia (sans GPS) pour synthétiser.

Notre finition d’essai, « Titanium » avait un équipement complet et à l’ordre du jour. Pour 25 700 euros, vous pouvez ajouter la climatisation automatique, l’accès et le démarrage sans clé, le système Ford Sync 3 avec écran tactile de 8 pouces, l’allumage automatique des phares et essuie-glaces, le radar de recul, les jantes alliage de 17 pouces, le radar de recul et les rétroviseurs rabattables électriquement et Android Auto/ Apple CarPlay.

La finition ST-Line, pour 30 200 euros, complète la finition Titanium pour obtenir une carrosserie plus sportive avec par exemple des jantes de 18 pouces noires, des suspensions sport et un kit de carrosserie plus sportif. Enfin la finition Business Nav qui est à partir de 26 650 euros est notamment destinée aux professionnels en enlevant les jantes alliage et des détails de présentation intérieure.

Avec hayon électrique et ouverture du coffre mains libres avec le pied

6. Notre modèle d’essai

Sur notre modèle d’essai Titanium nous avions en plus quelques options comme la surveillance des angles morts (450 euros), la caméra de recul (250 euros), le régulateur de vitesse adaptatif (720 euros), le système d’aide au parking actif (350 euros) et le freinage actif d’urgence (350 euros) ou sous forme de pack, comme le Sécurité Intégrale (1 260 euros sur Trend, 950 euros pour Titanium et ST-Line). Des options relativement modestes de par leur coût mais qui apportent un réel avantage pour la conduite, la sécurité ou encore le confort.

Le Ford Kuga se dote de plastiques moussés sur le dessus du tableau de bord. Ailleurs il s’agit de plastique dur mais agréable à l’œil. Les sièges sur notre version d’essai étaient en cuir et on retrouve également un toit ouvrant panoramique qui apporte de la lumière. Pour le cuir, il est de qualité et englobe entièrement le siège. Selon nous, la console centrale est trop imposante et sa composition en plastique dur fait « cheap » malgré une bonne qualité d’assemblage qui permet de situer le Kuga dans la moyenne de la catégorie.

Intérieur assez ergonomique malgré une présentation trop imposante à notre goût

Concernant les technologies embarquées elles fonctionnent relativement bien malgré quelques maladresses parfois. Une aide au parking avant et arrière qui sonne sans obstacle ou encore un GPS qui plante en pleine navigation. Ce dernier se révèle néanmoins fluide et efficace. Le système multimédia Ford Sync est agréable à utiliser mais ses concurrents ont rattrapé son avance technologique, ce qui fait qu’aujourd’hui il n’apporte pas grand chose de plus. Concernant la partie Android Auto, nous ne pourrons la noter car nous possédions un téléphone assez vieux ce qui fait que nous n’avons pas pu profiter pleinement du système. Enfin la sonorisation Sony est agréable à l’écoute mais selon les sources (MP3, téléphone, jack, USB) il faudra régler différemment les basses et les aigus.

Routes sinueuses Ardéchoise

7. Conclusion

Sur notre road-trip de 1 700 km, nous avons pu tester le véhicule dans toutes les configurations possibles du quotidien. Que ce soit sur autoroutes, nationales ou routes sinueuses, le Ford Kuga pourra correspondre à votre besoin quotidien. Néanmoins nous avons jugé la motorisation de 120 chevaux diesel un peu juste pour une utilisation quotidienne. Il sera préférable pour avoir plus de polyvalence de passer sur une version plus puissante comme le moteur diesel de 150 chevaux. Votre choix se tournera sur plusieurs aspects du véhicule à savoir son esthétique, la maitrise des outils à bord et son ressenti de conduite par rapport à la concurrence.

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Merci à Ford France pour le prêt de son véhicule.

Source données : Ford

Crédits photos : Julien Bénichou/ Actu Auto France.

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