Essai Mazda 3 2.0 SkyActiv-G 122 ch : Rouler différent

Dans le segment des berlines compactes, il y a les stars Golf, 308, Mégane, Focus, Classe A,… Et puis les autres. Parmi elles, la Mazda 3 fait figure d’outsider en France, mais elle n’est pour autant pas une mauvaise alternative, pour qui cherche à rouler décalé tout en se faisant plaisir. Nous avons pu passer quelques jours à bord de cette nouvelle génération, dans sa version essence à hybridation légère de 122 ch.

Lorsqu’on cherche une compacte en France aujourd’hui, de nombreux choix s’offrent à nous : les références françaises ou allemandes telles que les Volkswagen Golf, Peugeot 308, Mercedes Classe A ou encore Renault Mégane, pour ne citer qu’elles, ou bien les modèles un peu plus confidentiels chez nous (Kia Ceed, Hyundai i30, Seat Leon,…). Parmi ces « outsiders », une japonaise nommée Mazda 3 sévit depuis 2003 avec un franc succès à l’étranger, mais peine à séduire les clients français. C’est bien dommage, car elle est pourtant pétrie de qualités comme nous avons pu le voir lors de notre semaine d’essai en utilisation quotidienne.

Design latin

Présentée lors du Salon de Los Angeles en novembre 2018, la quatrième génération de Mazda 3 a fait du design sa priorité, mettant de côté les aspects pratiques et l’habitabilité qui n’étaient déjà pas un point fort de l’ancienne « 3 ». Un dessin à l’italienne, avec un long capot et des hanches généreuses, qui la ferait presque passer pour une Alfa Romeo, notamment dans cet hypnotique Soul Red Metallic.

Son profil se distingue des autres compactes sur plusieurs points. Déjà par sa taille imposante (4,46 m tout de même !), qui en fait une des plus grandes de sa catégorie avec la Civic (4,52 m) quand la plupart des concurrentes du segment C restent autour des 4,30 m. Le dessin du profil qui ferait presque penser à un break sous certains angles, avec une poupe très ronde et des vitrages réduits… Ce qui ne profite pas à la visibilité arrière et à l’habitabilité… En effet, les passagers ne sont pas vraiment choyés à l’arrière, surtout au niveau de la luminosité : le toit très profilé et la forme particulière des vitres ne fait pas entrer beaucoup de lumière, imposant un sentiment de confinement pas toujours agréable. Quant au coffre, il se situe dans la moyenne basse de la catégorie malgré la taille conséquente de la « 3 » : 334 litres annoncés en configuration 5 places, 330 litres avec le système Bose. On est loin des 420 litres affichés par une Peugeot 308, pourtant 20 cm plus courte ! Pour avoir une Mazda 3 avec un plus grand volume de coffre, deux solutions s’offrent à vous : la variante berline 4-portes, qui propose 450 litres, ou bien l’alternative SUV avec le nouveau venu CX-30, qui s’intercale entre le petit CX-3 et le gros CX-5 et reprend la base de la Mazda 3.

Intérieur zen

L’intérieur de la compacte japonaise se démarque lui aussi de la concurrence, par sa simplicité et son ergonomie différente. Ici, la planche de bord est légèrement tournée vers le conducteur, et elle est garnie de cuir surpiqué et de plastiques moussés. L’ensemble parait qualitatif et se rapproche d’une compacte premium, avec les quelques touches de noir laqué (qui prend facilement la poussière comme à chaque fois) et d’aluminium. Les compteurs, comme souvent chez Mazda, sont extrêmement lisibles et clairs : on retrouve à gauche un compte-tours analogique, à droite les jauges d’huile et d’essence elles-aussi analogiques, tandis que le compteur central est numérique et affiche la vitesse ainsi que les informations de l’ordinateur de bord.

Lorsqu’on monte à bord de la 3 pour la première fois, on trouve facilement ses marques car tout est à sa place. Les boutons de climatisation sont placés en bas mais ils sont accessibles et ne nécessitent pas de fouiller dans les menus du système d’infodivertissement comme certaines concurrentes. D’ailleurs, ce système baptisé « Mazda Connect » est un des rares à ne pas proposer de dalle tactile (même à l’arrêt comme c’était le cas précédemment), le pilotage se faisant uniquement par la molette située près du levier de vitesses. Une habitude à prendre, surtout lorsqu’on essaye de piloter les menus de Waze en passant par Android Auto… C’est là que la commande vocale peut s’avérer utile !

La molette près du levier de vitesse permet de piloter le système d’infodivertissement Mazda Connect, non tactile.

Mais là où la Mazda 3 se distingue le plus, c’est sur le choix de motorisations disponibles. La firme nippone est une des rares à résister à la suralimentation de moteurs de faible cylindrée, pratiquée à outrance chez les autres constructeurs. La marque reste fidèle aux gros moteurs atmosphériques. Pour le lancement, deux choix s’offrent à vous : un petit diesel de 116 ch plutôt destiné aux gros rouleurs et aux professionnels, et le 2.0 essence SkyActiv-G de 122 ch que nous avons pu essayer. Ce bloc est associé à une hybridation légère qui permet de réduire la consommation, de récupérer de l’énergie au freinage et de faciliter les démarrages et les relances à bas-régime grâce à sa batterie de 24 volts. L’énergie est récupérée lors des décélérations puis elle est stockée et redistribuée grâce à cette batterie, que ce soit en alimentant les accessoires comme la climatisation ou en épaulant le moteur thermique lors des démarrages. Ainsi, comme souvent chez Mazda, on obtient des valeurs de consommation extrêmement basses : autour des 7.0L aux 100 km sans se priver, voire bien en dessous si on fait vraiment attention et qu’on abuse de la conduite économique.

L’ambiance sombre est accentuée par les petites vitres à l’arrière, qui plongent les passagers dans le noir.

Le SkyActiv-X « révolutionnaire » dès cet automne

Ce bloc de 122 ch peut paraître un peu juste sur les premiers kilomètres, car il faut se réhabituer à la conduite haut dans les tours pour avoir de la puissance. Néanmoins, il se montre parfaitement bien élevé et ne rechigne lors des phases d’accélérations comme les sorties de péage ou les voies d’insertion. Pour ceux qui le souhaitent, un inédit bloc 2.0 SkyActiv-X de dernière génération arrive dans les concessions cet automne. Très proche d’un moteur diesel dans son fonctionnement grâce à des technologies novatrices (technologie SPCCI associant l’allumage par bougie d’un moteur essence à l’allumage par compression d’un bloc diesel), il affiche des valeurs de consommation similaires (4,4 l/100km annoncés et de 96 à 125 g de CO2/km selon les versions !) en proposant un agrément de moteur essence avec ses 180 ch et son couple affiché à 224 Nm.

Parlons maintenant tarifs : affichée à partir de 24 400 euros en finition de base déjà bien équipée, notre « 3 » en finition haut de gamme Sportline débutait à 28 300 euros, et arrivait à 29 500 euros en comptant la peinture Soul Red Crystal à 900 euros. Des tarifs cohérents et au niveau de ses rivales les plus proches, tout en étant richement équipée. Le nouveau 2.0 SkyActiv-X de 180 ch, déjà disponible à la commande, est lui proposé sur les finitions les plus hautes seulement, à partir de la version Sportline dès 30 700 euros.

Galerie photo

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