Il y a quelques mois, on essayait la Mazda MX-5 dans sa version 1.5L 131 chevaux. Dotée d’une capote souple, elle reniait ainsi la génération précédente qui proposait un toit dur pour revenir aux fondamentaux des premières générations. Mais cette fois-ci, la marque japonaise a décidé de laisser choisir le client. Ainsi, la MX-5 RF (pour Retractable Fastback) rejoint le catalogue afin de séduire tous les publics.
Le mois dernier, avec l’arrivée du printemps et des beaux jours, les envies de cabriolet et de balades cheveux au vent revenaient. Mais comme le dit si bien le proverbe, « en avril ne te découvre pas d’un fil ». Il fallait donc être méfiant et bien choisir… La Mazda MX-5 nous avait emballé lors de notre essai en novembre dernier, et nous avions en tête sa nouvelle version RF, qui la transformait en Targa. L’occasion de comparer les deux modèles, et d’essayer la deuxième motorisation disponible : le 2.0L de 160 chevaux.
Charmeuse
Lorsque nous avons récupéré le véhicule au siège de la marque dans les Yvelines, une belle surprise nous attendait. La petite japonaise était une édition spéciale « First Edition », limitée à 150 exemplaires seulement. Dotée d’une teinte unique « Machine Grey » sublimant ses courbes et de jantes BBS noires, notre exemplaire n°121/150 commençait déjà à nous charmer.
Côté style, la MX-5 RF ne change pas énormément par rapport à sa sœur à capote souple : on retrouve exactement la même face avant, un ¾ avant très similaire. Mais dès qu’on passe le profil pour se diriger vers l’arrière, la différence se fait remarquer : le petit cabriolet adopte un toit en dur rétractable à la ligne plongeante. Un petit appendice qui lui donne un côté « fastback » façon Porsche 911 Targa, lui allant à ravir.
Le toit est composé de plusieurs parties : un bloc sur le coffre intégrant une petite lunette arrière vitrée très verticale et des montants arrières plongeants, et un autre bloc situé au dessus des places avant, qui se replie pour transformer le « coupé » en targa. Le mécanisme est plutôt bien pensé, et agréable à regarder. Il ne se passe que 12 secondes à chaque fois (en-dessous de 10 km/h), et le toit se rangeant derrière les sièges, le coffre ne perd que trois petits litres.
Descendons dans l’habitacle
Après avoir joué quelques minutes avec le mécanisme du toit, on se concentre un peu plus sur l’habitacle : celui-ci ne diffère que très peu de la version essayée en novembre dernier. On retrouve une position de conduite très basse, un petit volant non réglable en profondeur et une planche de bord horizontale (ici en alcantara) avec un écran tactile sur le haut de cette dernière. Il peut également être piloté par une molette façon iDrive de BMW, située entre les deux sièges (car oui c’est une simple deux places !)
Les sièges Recaro de série sur cette finition « First Edition » sont assez confortables et enveloppants. Mêlant cuir et alcantara, ils sont également chauffants, ce qui permet de rouler toit ouvert même en cas de faible température !
On retrouve aussi sans surprise les quelques plastiques bas de gamme, comme les pare-soleils qui font vraiment tâche. Mais bon, là n’est pas le principal quand on choisit la MX-5 !
Gentlemen, start your engines !
Après avoir observé l’intérieur, une envie nous démange : savoir si l’ajout de ce toit et ces quelques kilos supplémentaires (environ 40 kg) jouent sur le comportement de l’auto. Une pression sur le bouton Start (puisque l’accès main libre et le démarrage sans clé sont de série) et le moteur gronde déjà. Un bruit légèrement plus rauque que celui de la version 1.5 131 chevaux essayée dernièrement.
- La cinématique du toit est réellement bien pensée !
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- La cinématique du toit est réellement bien pensée !
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- La cinématique du toit est réellement bien pensée !
On enclenche la première sur le petit levier de vitesses toujours aussi agréable à manier et c’est parti. Première impression sur ce moteur 2.0L développant 160 chevaux : il est bien plus souple et disponible à bas régime. En effet, ce qui nous avait fortement plu et faisait le caractère de la MX-5 que nous avions essayée en version 131 ch n’est plus forcément vrai lorsqu’on passe au 2.0L 160. Le moteur est plus linéaire, et oblige moins à monter dans les tours.
Roadtrip en vue
Afin de pouvoir tester l’auto dans différentes conditions, nous avons pris la route pour le Loiret et ses petites départementales et nationales. Les 150 kilomètres qui nous séparent de notre point de départ sont vite avalés, et malgré quelques bruits d’air parfois désagréables à partir de 100 km/h, nous réalisons notre trajet sans encombre. Le temps, propice à la balade cheveux au vent, nous incite à ouvrir le toit à un feu rouge, ce qui ne manque pas de nous faire remarquer. D’ailleurs, si vous aimez passer inaperçu, la MX-5 n’est pas vraiment faite pour vous. En effet, beaucoup se retournent sur l’auto, ou font de grands sourires. Certains lèvent également leur pouce en l’air, et il n’est pas rare que les propriétaires de voitures similaires fassent de grands signes ou des appels de phares.
La conduite n’est donc pas impactée par les kilos supplémentaires, et on retrouve le feeling agréable de la direction. La boîte de vitesse à débattement court est également agréable, et le verrouillage des rapports s’effectue sans problème. Cette version « First Edition » est en plus dotée des suspensions sport Bilstein et d’une barre anti-rapprochement, ce qui lui confère un comportement très dynamique et joueur dans les courbes, tout en restant sain pour une propulsion grâce à un bon châssis.
Côté consommation, l’auto reste dans le très raisonnable avec une moyenne de 6L aux 100 km. Ce qui est plutôt bon en sachant que nous avons roulé dans plusieurs conditions (ville, nationales, un peu d’autoroute), et que le moteur est atmosphérique et essence. Même en jouant un peu avec l’accélérateur, notamment pour le tournage de la vidéo ci-dessous avec notre ami Louis (Jack fait un blog auto / Le Porschiste Pro) nous n’avons pas dépassé les 8,5L aux 100 km.
Alors, on craque ?
Avec 2 500 euros d’écart, la question peut évidemment se poser. Un toit en dur peut effectivement apporter quelques avantages, comme un peu plus de polyvalence notamment la possibilité d’utiliser l’auto quelque soit la saison. Il peut aussi « sécuriser » la voiture pour certains lorsqu’ils l’utilisent en ville et se garent régulièrement dans la rue. Néanmoins, on pensait que ce toit dur amènerait aussi plus de confort et une meilleure insonorisation, mais ce n’est pas forcément le cas… A vitesse réduite, la voiture est assez silencieuse, mais dès qu’on passe les 100 km/h de nombreux bruits d’air se font entendre près de la vitre, et donc de la tête des passagers. Et c’est encore pire sur autoroute à 130 km/h. D’ailleurs nous avons rapidement choisi de reprendre les nationales lors de notre retour en région parisienne.
Malgré tout, la RF reste attachante avec son look de coupé sans en être un véritablement. Ses tarifs restent plutôt corrects avec 2 500 euros d’écart à finition équivalente face au « Soft Top ». Seule cette « First Edition » dépasse un peu l’entendement, avec 37 500 euros. Mais c’est le prix de l’exclusivité. D’ailleurs si vous avez craqué en nous lisant, sachez que tous les exemplaires sont déjà vendus ! Il faudra donc vous rabattre sur une version haut de gamme « Sélection » à 33 500 euros pour avoir le 2.0L 160 chevaux sur cette RF. On vous conseille donc de privilégier le 1.5L 131 ch qui vous procurera autant de plaisir pour moins cher, voire plus si vous aimez conduire dans les tours !

Le coeur de la bête : un bloc atmosphérique essence d’une cylindrée de 2.0L, développant 160 chevaux.
Vidéo :