Essai Mercedes Classe A180d : Poudre (d’Etoile) aux yeux

En 2015, nous avions pu essayer la Classe A restylée pour notre tout premier test sur Actu Auto France. Cette année, il était donc temps d’en reprendre le volant, avec l’arrivée de la nouvelle génération depuis 2018. Plus aboutie technologiquement, elle déçoit forcément un peu par sa motorisation peu adaptée à un modèle si clinquant.

La Classe A de Mercedes, c’est une saga qui dure depuis 1997, et qui a beaucoup évolué depuis ses débuts. De petit minispace citadin au début de carrière difficile (certains auront peut-être en tête la fameuse vidéo du test de l’élan, à retrouver ici), la petite Mercedes s’est muée en berline compacte dynamique en 2012, pour sa troisième génération. Un changement bénéfique, qui a poussé Mercedes à rester dans cette lignée lors du passage à la quatrième génération en 2018. La silhouette générale reste donc la même, avec un long capot et une poupe arrondie.

Quelques détails trahissent cette nouvelle génération à l’extérieur, comme les projecteurs plus fins et anguleux à l’avant façon CLS, la calandre inversée (mais toujours diamantée selon les versions) et les feux arrière façon « goutte d’eau ». Le profil est lui très proche de la troisième génération, que nous avions d’ailleurs essayée en 2015 lors de son restylage de mi-carrière. Sur notre version d’essai, en finition AMG-Line suréquipée, les jantes 19 pouces noires tranchent avec la peinture blanche.

Mais c’est à l’intérieur que le changement est le plus frappant. Dès qu’on ouvre la porte, on a la sensation que cette compacte allemande est vraiment passée dans l’ère du tout-numérique. L’effet « wahou » est présent, notamment grâce au double écran sur la planche de bord. Sur les versions les plus hautes comme « notre » AMG-Line essayée cette semaine-là, les compteurs sont remplacés par un immense écran de 10,25 pouces, accompagné à sa droite d’un deuxième écran de 10,25 pouces lui aussi. Celui-ci, tactile, permet de gérer l’infodivertissement avec le GPS, la radio ou Android Auto et Apple CarPlay par exemple. Mais attention à la connectique, les prises étant des USB-c encore peu répandues…

Les compteurs sont entièrement personnalisables, grâce à des petites molettes avec pavé tactile sur les branches du volant. Ainsi, les compteurs peuvent être classiques, très épurés, ou bien plus sportifs avec des touches de jaune. On peut aussi modifier l’affichage au centre des compteurs numériques, avec le morceau joué par la radio, la vitesse, la consommation, ou encore la direction à suivre si le GPS est activé. Celui-ci est d’ailleurs assez impressionnant, puisqu’il indique sur l’écran de droite la sortie exacte à prendre. En effet, grâce aux différentes caméras et aux capteurs, la navigation en réalité augmentée montre de façon précise où aller, avec des flèches et le nom de la rue. Pratique sur les ronds-points ! A noter que le système multimédia est piloté de différentes manières : par les gestes, que ce soit sur le volant, sur l’écran tactile ou le pavé de la console centrale, ou bien par la voix grâce au MBUX. Cette assistance vocale, qu’on active en disant simplement « Hey Mercedes ! », peut régler la climatisation ou le chauffage en avouant simplement « J’ai froid » ou en demandant « monte la température à 21°C ». Gadget, mais amusant.

Le reste de l’habitacle est tout aussi clinquant, surtout dans cette finition AMG-Line qui évoque la sportivité. On retrouve donc de l’aluminium un peu partout, des aérateurs façon turbine au pédalier et aux commandes de climatisation. Notre modèle d’essai était en plus doté d’une sellerie bicolore rouge-noir, sur des sièges baquets au très bon maintien. Enfin, des touches de noir laqué et des éclairages d’ambiance personnalisables à l’infini complètent cette dotation. Quant à l’arrière, il accueille deux adultes ou trois enfants sans trop de difficultés, même si on pourrait s’attendre à plus au vu du gabarit de la compacte à l’Etoile. Même chose pour le coffre, qui atteint les 270 dm3, quand certaines concurrentes plus petites dépassent les 300 dm3. C’est notamment le cas de la Peugeot 308, qui affiche 350 dm3.

Après avoir passé en revue la partie style et les changements opérés par la marque sur cette nouvelle génération, passons maintenant au chapitre conduite. Avec un aller-retour à faire pour Strasbourg, et donc quasiment 1200 km au total sur la semaine, nous avons jeté notre dévolu sur la version A180d. Ce petit bloc 1.5 de 116 ch, qui était la seule proposition au départ en diesel, est ici équipé d’une boîte automatique à double embrayage à sept rapports (contre huit pour les diesels A200d et A220d).

Mais dès le démarrage, c’est la déception. Une pression sur le bouton Start enlève toute la magie que l’habitacle techno nous avait servi. On se retrouve avec une sonorité proche du tracteur et quelques vibrations, surtout lors des phases d’accélération. Les sorties de péage sur l’autoroute A4 n’ont pas été une partie de plaisir… Heureusement, à vitesse stabilisée, le grondement se fait plus discret et la boîte à double embrayage tire bien parti de la faible puissance du bloc. Ce 1.5 est partagé avec Renault puisqu’un accord avec le groupe a permis de réduire les coûts en mutualisant les mécaniques. Ainsi, il équipe également les Mégane 4 ou le Dacia Duster par exemple. Mais sur une compacte premium à ce tarif, la pilule pourrait avoir du mal à passer. Reste que, en conduite quotidienne, ce moteur est suffisant. Côté consommation, l’allemande se rattrape également, avec une moyenne sur notre trajet de 5,4 L/100 km en mariant ville, nationale et autoroute.

Le ressenti vis-à-vis du comportement de cette nouvelle Classe A est également mitigé. La direction est floue, et le châssis est beaucoup plus typé confort que dynamique comme c’était le cas sur l’ancienne génération. Les suspensions varient pourtant entre confort et trépidations importantes sur les nids-de-poule, et on est un peu entre deux eaux. Dommage, car la conduite d’une Classe A était plutôt agréable, et laisse maintenant quasiment impassible. A part pour cette assistance au maintien dans la voie extrêmement intrusive, qui est réactivée à chaque démarrage. Elle donne des coups de volant et de freins parfois malvenus, notamment dans la circulation parisienne où les motards doublent de près et la distance de sécurité est trop faible pour les véhicules suiveurs, qui ont manqué de nous percuter à quelques reprises..

En conclusion, cette Classe A de quatrième génération évolue de la bonne manière. Elle garde ce qui faisait son succès, notamment son dessin apprécié et sa finition léchée, mais ajoute une bonne dose de high-tech avec cet intérieur spectaculaire et plutôt inédit sur ce segment. Néanmoins, elle perd de sa superbe dans cette déclinaison diesel A180d, à la sonorité peu flatteuse malgré des performances correctes et une consommation raisonnable. Ainsi, elle conviendra parfaitement aux gros rouleurs. Pour ceux qui roulent moins, privilégiez une version essence A180 ou A200, plus agréables à l’oreille.

Quant aux tarifs, comptez 32 200 euros minimum pour acquérir une Classe A neuve mais sans option. Dans cette finition de base, inutile de vous dire que vous n’aurez pas droit aux deux écrans de 10,25 pouces chacun. En version A180d AMG Line (sans options), le prix grimpe à 37 049 euros, et notre modèle équipé de quelques options supplémentaires était affiché à 50 149 euros !

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