Essai Peugeot 508 SW : une silhouette davantage habitable

« Dogmatique », la qualification que nous avions donné à la Peugeot 508, sera-t-elle encore présente sur l’essai de la version break du modèle ? Avec son gabarit légèrement plus important et son absence de chute de toit, le coffre de la 508 SW pourrait pouvoir séduire davantage de clients.

Il n’en fallait pas plus à la 508. Mis à l’étroit dans sa version berline, les passagers de la version SW – l’appellation break chez Peugeot – devrait retrouver davantage d’habitabilité, tout en conservant les éléments attrayants que propose la berline en terme d’agréments de conduite et de style. Mais avec son choix d’une grille tarifaire augmentant de plusieurs milliers d’euros, son positionnement particulier pourra-t-il lui permettre de prétendre à concurrencer des modèles à plus de 50.000 euros ? Nous sommes partis essayer la voiture, et voici ce que l’on peut d’ores et déjà en retenir, à quelques semaines de sa commercialisation en janvier 2019.

Une silhouette plus habitable

La configuration break de la nouvelle Peugeot 508 est venue sauver l’habitabilité qui s’était absentée sur la berline, au prix même d’offrir une silhouette davantage racée au produit. Oui, après un sentiment globalement négatif de la berline 508 développé dans notre essai à son sujet (cliquez ici), la déclinaison Sport Wagon badgée « SW » nous plaît davantage. Car en gagnant 3 centimètres de long (4,78 m) et 2 centimètre de haut (1,42 m), la voiture n’est plus celle qui limitait son deuxième rang aux moins d’un mètre quatre-vingt. L’espace aux jambes et à la tête s’est amélioré, et laisse maintenant place à deux sièges arrières bien dessinés pour pouvoir vous maintenir. Si le choix d’une cinquième place ne semble pas avoir été retenu, une ceinture est toutefois disponible, pour une utilisation occasionnelle. En prenant place à bord pour un trajet d’une cinquantaine de kilomètres, la visibilité sur la route depuis cette deuxième rangée se montre comme un point fort, notamment face à Renault et sa Talisman. En étant légèrement surélevé, on peut en effet visualiser davantage la route, un bon point si vous avez des enfants malades en voyage.

L’absence de chute de toit vient fait retrouver l’habitabilité des places arrières perdue sur la berline.

Un habitacle esthétique mais pas encore premium

On ne le présente plus, le dessin et l’organisation des commandes du tableau de bord chez Peugeot façon cockpit est original, et marque certainement un bon point notamment face à Volkswagen et sa Passat au dessin des plus classiques. Ici, le conducteur aura toutes les commandes à sa portée, exception faite du sélecteur de mode de conduite gêné par le levier de la boîte automatique à 8 rapport (EAT8), disponible sur l’ensemble de la gamme. Situé sur une console centrale très haute (souvent apprécié sur le segment D des berlines et break), il utilise des matières agréables et esthétiques. A condition d’apprécier les intérieurs aux coloris noirs, l’offre de la 508 en matière d’habitacle est élégante et fidèle à l’esprit racé voire sportif de la ligne extérieure. Au volant, on appréciera les compteurs numériques placés derrière le petit volant à la parfaite prise en main : non pas forcément pour leur esthétique, mais pour la possibilité de suivre la navigation directement par le biais de cette dalle, sans tourner la tête. Un équipement qui ne se retrouve d’ailleurs pas chez Volkswagen, qui se limite à un affichage tête haute comme équipement, ou encore comme chez Renault, en option.

Par ailleurs, la qualité d’assemblage ne se confronte pas à Audi et Volkswagen. Leurs A4 et autres Passat marquent une marge importante en terme de finition et d’assemblage. A l’intérieur de la 508 SW, la comparaison se rapprochera davantage d’une Talisman, bien que cette dernière propose des choix de matériaux et une présentation moins qualitative. Une déception, dont les particuliers devront prendre en compte pour un achat de voiture premium à utilisation sur plusieurs années.

Répondant à un dynamisme affirmé en terme de tenue de route, la Peugeot 508 SW propose les même sièges que la version berline. Au dessin permettant un très bon maintien, on en retiendra également toujours leur fermeté, notamment sur les déclinaisons en cuir. Certains apprécieront cet aspect sportif, et d’autres en retiendront peut-être un trop-plein de fermeté au niveau des lombaires. Ce fut mon cas lors de l’essai.

La boite EAT8, le bouton Start et le sélecteur des modes de conduite

A la conduite : une aisance toujours confirmée

Prenons la route et le premier point à noter concerne la tenue de route très semblable du break comparé à la berline. L’empattement identique à la 508 classique rend l’auto toujours aussi à l’aise sur la chaussée, avec une conduite dynamique. L’excellent châssis modulaire EMP2 partagé par les nouveaux modèles du constructeur –y compris la gamme SUV – ne décroche pas, et offre un bon équilibre entre la proue et la poupe. Ainsi, les quelques kilos majorés de plus par rapport à la berline ainsi que les 3 centimètres de plus en longueur sont parfaitement gommés. Un argument pour préférer le break à la berline.

Au volant, la direction est toujours aussi précise et c’est un point qui est clairement difficile à retrouver ailleurs, à ce prix-là. Il faut le reconnaître. Le comportement routier est similaire à celui d’une 308, tant bien même que le break mesure 4,78 m de long. En ville, le diamètre de braquage maîtrisé permet encore à la voiture de pouvoir se faufiler sans trop de difficultés. Autrement, à basse vitesse, l’amortissement ne se montre pas non plus trop rigide.

Par ailleurs, il ne faudra pas non plus voir en cette nouvelle 508 un comportement de sportive. En effet, les freins manquent selon nous d’un peu de mordant, ce qui surprend un peu sur les premiers kilomètres. Un petit peu plus de sensibilité à la pédale aurait été nécessaire. A l’inverse, la suspension pilotée en option à 1.400 euros est selon nous pas assez contrastée entre ses différents modes. Selon nous, le profil confort devrait davantage rendre l’amortissement souple. De plus, il n’est pas possible de paramétrer individuellement l’amortissement, la direction et le traitement de la boite EAT8 selon nos préférences. C’est pourtant le cas chez la concurrence.

Une gamme de motorisation centrée sur le BlueHDi 160

Le chapitre des motorisations viendra également ramener tout conducteur à la réalité. La 508 n’a clairement pas d’ambitions à concurrencer les modèles sportifs allemands, ni italien via l’Alfa Roméo Giuglia dans sa finition Veloce. Mais la gamme est large et intéressante. Après avoir pu prendre en main cette seconde génération de 508, nous aurons essayé plusieurs fois l’ensemble des motorisations. Voici quelques retours.

On vous conseille le BlueHDi 160 ch. Le diesel positionné entre le bloc 130 – trop léger dans sa version à boite manuelle, passable avec l’EAT8 – et le bloc 180 répond parfaitement aux attentes du segment D. Il s’agit d’un bloc assez puissant pour s’insérer confortablement dans le trafic, tout comme assez limité en terme de consommation. L’offre est davantage intéressante que celle du diesel de 180 ch,qui vient majorer de quelque peu la note à la pompe et via le malus à l’achat de 90 euros.

Le bloc Puretech 225 n’est pas sportif, mais permet d’accéder à la finition GT. Tout comme le BlueHDi 180, ce dernier est proposé sur le haut de gamme Peugeot. Il permet notamment d’accéder à la suspension pilotée de série, une planche de bord ainsi que des panneaux de portes habillés de bois, mais également d’une sellerie cuir/alcantara. Par ailleurs, sur la route, ce dernier ne se montre pas radicalement différent d’un BlueHDi 160. On notera qu’il délivre surtout sa puissance passé 5.000 tr/min, mais qu’il n’est pas joueur, comme certains pourraient le penser. Paradoxalement,le bloc permet à la voiture de s’alléger de 85 kilos par rapport au bloc diesel que nous vous conseillons, porté à 1.500 kg.

Chaque motorisation possède une homologation 6.dtemp.Dit comme ça, c’est difficile à être percutant comme information. Mais en d’autres termes, les moteurs commercialisés répondent aux normes d’homologation européenne de janvier 2020. De quoi être encore un peu tranquille pour circuler dans les pôles urbains tels que Paris ?

Un bloc hybride disponible en 2019. A quoi faut-il s’attendre ? L’année prochaine, le groupe PSA va débuter la commercialisation de blocs PHEV, en commençant sur le SUV DS7. Si les modèles 3008 et 5008 en seront équipés, la berline et le break 508 le seront également. Le cumul des deux moteurs délivrera une puissance de 225 ch. Ace titre, on vous conseillera ce choix uniquement si vous n’êtes pas un grand rouleur. L’avantage sera pour les conducteurs qui réalisent fréquemment des journées à moins de 50 kilomètres et en zone urbaine. Ce sera uniquement à cette échelle et sur ce type de route que vous pourrez profiter de rouler en tout électrique (50km en mesure WLTP) et ainsi baisser la consommation du modèle. Sur autoroute, seul le bloc thermique fonctionnera, et devrait se montrer assez gourmand (bloc essence de 180ch). Par ailleurs, on notera la belle performance de Peugeot d’avoir a priori réussi à caser les batteries sous les sièges arrières, n’impactant aucunement l’espace du coffre. Quant au poids, les prévisions sont de 280 kg de plus sur la balance.

Une réelle montée en gamme ?

A l’habitude du reste des modèles Peugeot, la gamme de la 508 se décline sous 4 niveaux de finitions. Vis-à-vis de la berline, les prix sont en moyenne supérieurs de 1.300 euros minimums. Vous pourrez d’ailleurs retrouver un tableau récapitulatif des tarifs du modèle ci-dessous. Au chapitre des équipements intéressants à noter et qui ne se retrouve pas forcément chez la concurrence : le dispositif de maintien de position dans la file, qui peut être personnalisable sur un côté précis de la chaussée, afin de ne pas gêner les deux roues lors de ralentissement. Pratique. En matière de sécurité, la technologie Night Vision permet de détecter des piétons ou animaux à plus de 200 mètres la nuit. Un signal virtuel de la scène est reconstitué sur la dalle numérique située derrière le volant.

Par ailleurs, en parcourant l’offre d’équipements disponibles selon les niveaux de finition, le décalage avec la concurrence allemande se fait sentir. Les sièges en cuir ne sont toujours pas disponibles sur le niveau GT Line (à partir de 41.300 euros) et le toit vitré n’est disponible qu’en option à 1.400 euros, même sur GT (à partir de 51750 euros). Au même titre, pour les passagers arrière, la climatisation trizone est indisponible, et aucune sortie d’air ne peut être mise, quelque soit le niveau de finition. Ce n’est pas le cas chez Volvo avec son break V60. Enfin, pour les mélomanes,l’offre optionnelle d’un système audio par le Français Focal manque de profondeur et ne concurrencera en aucun cas les systèmes audio des constructeurs premium telle que l’excellente signature Bowers & Wilkins de chez Volvo. Dommage, tant le potentiel en terme d’insonorisation est intéressant au sein de la Peugeot 508.

La seconde génération de 508 a vu ses prix grimper pour toucher une clientèle plus premium

Conclusion.

La passion peut-elle en dépasser la raison ? Telle sera encore une fois la question quant à l’achat de la nouvelle 508 SW. On prend les mêmes : le dessin, les agréments de conduite et l’image de marque, et on recommence. Mais bien que le nouveau break reprenne les ingrédients de la berline, la silhouette et l’espace majoré pour le coffre et les places arrières nous aura plu davantage. En restera toujours ce placement tarifaire, difficilement pardonnable. Les assemblages ne sont clairement pas au niveau, et l’absence de certains équipements pourtant indispensables pour de tels budgets sont trop vite remarqués. Par ailleurs, au pays des 4 anneaux, de l’Etoile, ou encore là-haut, parmi les V60 nordiques, l’offre venue de France dérangera. Et ça, c’est déjà une réussite.

On aura aimé

  • Ergonomie des commandes : un habitacle tourné vers le conducteur
  • Une référence en matière de touché de route
  • Un dessin qui se vaut la concurrence des marques premium
  • Gabarit compact assez à l’aise en ville
  • Une silhouette qui gomme certains défauts de la berline
  • Gamme de motorisations et boite EAT8 discrète

On aura été déçu

  • Boite manuelle au levier trop haut
  • Rapport prix/équipements
  • Assemblages dans l’habitacle
  • Siège en cuir très (trop ?) fermes
  • Mode confort pas assez poussé
  • Boite manuelle sur BlueHDi 130

Équipements de série

Sur Active… Le freinage automatique d’urgence, un régulateur et une climatisation automatique bizone.

Six airbags, frein de parking électrique, capteur de pluie et de lumière, régulateur & limiteur de vitesse, sellerie tissu, volant cuir, climatisation automatique bi-zone, écran 8 pouces, démarrage mains libres (mais pas l’ouverture), radar de recul, jantes alliage 16 pouces, rails de toit alu

Pack Safety : freinage automatique d’urgence, alerte risque de collision, reconnaissance des panneaux, alerte active de franchissement de ligne

Sur Allure… La suspension pilotée, la reconnaissance des panneaux ou encore un écran de 10 pouces.

Vitres arrières surteintées, sellerie tissu/simili cuir, réglage lombaire siège avant, surtapis, accès mains libres, quatre prises USB, système multimédia avec écran 10 pouces, 3 ans abonnements TomTom, MirrorScreen, jantes alliage 17 pouces,

Pack Safety Plus : surveillance des angles morts, reconnaissance des panneaux de signalisation, commutation automatique des feux de route, alerte d’attention du conducteur

Pack City 1 : caméra de recul

Sur GT Line… Le point mis sur l’habitacle… Sans cuir ?

Sellerie tissu Belomka noir, habitacle et ciel de pavillon noir,volant cuir fleur perforé avec bagues chromées, i-Cockpit Amplify, pédalier et repose-pied aluminium, seuils de portes avant en inox, jantes alliage 18 pouces, projecteurs full LED

Sur GT… L’accès au bloc essence 225 et la suspension pilotée.

Active Suspension Control (suspension pilotée), Rails de coffre en aluminium avec crochets coulissants, filet d’arrêt de charges hautes, décors de planche de bord et panneaux de portes en bois, volant cuir fleur perforé avec bague chromées et badge GT,hayon ouverture mains libres, système Hi-Fi Focal, Sellerie Alcantara/cuir Sellier, pack électrique à mémoire et massage,radio numérique (DAB)

Pack Drive Assist Plus : régulateur de vitesse adaptatif, aide au maintien de la position dans la voie (Lane Positioning Assist).


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