Essai Toyota C-HR hybride : Objet Roulant Non Identifiable

Depuis sa commercialisation en novembre 2016, le C-HR se reproduit à vitesse grand V dans la rue et on en croise de plus en plus dans les villes. Intrigués, nous avons voulu savoir si son design très marqué était la seule raison de son succès. Alors on l’a essayé pour vous quelques jours, dans sa version hybride essence.

Avec ses 4,36m de long, le C-HR n’est pas si compact !

L’origine du C-HR

L’édition 2014 du Mondial de l’Automobile de Paris avait été marquée par l’arrivée d’un concept-car aux lignes singulières, trônant sur le stand Toyota et préfigurant un futur SUV. Le concept avait été légèrement retouché avec un gris plus passe-partout lors du Salon de Francfort en 2016, et c’est finalement lors du Salon de Genève en mars 2016 que la version de série était apparue au public. Très proche du concept-car, elle garde des ailes gonflées, des feux étirés et quelques détails de style comme les poignées arrière en hauteur. Cet artifice lui permet de se faire passer pour un SUV coupé, comme son nom l’indique : C-HR signifie en fait Coupe-High Rider.

L’arrière de la version de série se rapproche des concepts présentés en 2014 et 2015.

Ce SUV n’a pourtant rien d’un coupé, surtout vu ses dimensions ! Avec 4,36m pour 1,80m de large et 1,56 de haut, le C-HR a un profil très ramassé avec une ligne de toit plongeante mais possède bien cinq portes, dont les deux arrières seront difficilement accessibles pour un enfant vu l’emplacement haut perché de la poignée ! A l’avant, une fine calandre ornée d’un logo bleu caractéristique des versions hybrides relie les feux très volumineux. Ils s’étirent sur le capot et une partie de l’aile, et peuvent être entièrement à Leds selon la version. A l’arrière, on retrouve une poupe singulière ornée d’un aileron qui confère au SUV un look sportif, confirmé par des feux en boomerang et un hayon pincé sur sa partie haute.

Pour cet essai, nous avons choisi l’hybride de 122 ch, commun à la Prius.

A l’intérieur, même topo, même si dans cette finition haut de gamme Distinctive il se fait plus sage. Du cuir noir et chocolat, des inserts à effet 3D chocolat également, l’ambiance est chic mais on s’attendait à un peu plus de gaieté vu le positionnement du SUV. Notre impression est sûrement dûe à la finition qui rend l’intérieur moins déluré : il n’a pas de bande lumineuse bleue sur le haut de la planche de bord comme sur la finition Graphic que nous avions vu à plusieurs reprises auparavant. Cette planche de bord, au dessin original grâce à un écran tactile de belle taille, est donc plutôt horizontale. Parsemée d’inserts noirs laqués pailletés qui retiennent vite la poussière et les traces de doigts, elle est pour autant bien pensée et les matériaux sont plus qualitatifs que sur d’autres Toyota actuelles.

Dans cette finition haut-de-gamme Distinctive, l’intérieur sage ne colle pas vraiment à l’extérieur décalé.

Là où le bât blesse, c’est au niveau habitabilité. En effet, avec 4,36m (soit presque autant qu’un 3008 qui mesure 4,44m), les places arrière sont beaucoup moins accueillantes. Et le fait que la ceinture de caisse haute et la poignée des portes grignotent sur la surface vitrée déjà restreinte n’arrange pas les choses, accentuant ce sentiment de confinement. Amplifié une fois de plus par l’ambiance sombre de notre modèle d’essai, au ciel de toit noir et dépourvu de toit ouvrant ou panoramique qui aurait pu apporter un peu de lumière… Côté coffre, le C-HR paye quelque peu ses choix stylistiques : il embarque 377 litres seulement, quand des SUV de son gabarit en emmènent 450 en moyenne. Et même des SUV plus compacts comme le Peugeot 2008 (plus court de 20 cm avec 4,16m) proposent un plus grand coffre, c’est dire !

Les places arrière ne sont pas les plus agréables, à cause du confinement amené par le vitrage très réduit.

Au chapitre de la conduite, le C-HR est un véritable hybride Toyota. Proche de la dernière Prius avec laquelle elle partage d’ailleurs sa plateforme TNGA et son système hybride, celui-ci combine un 4-cylindres essence 1.8L développant 98 chevaux et un moteur électrique de 72 chevaux. Le système offre donc une puissance cumulée affichée à 122 ch, associé comme chaque hybride Toyota à une boîte automatique CVT à variation continue. Cette transmission a tendance à « mouliner » et à faire chanter le moteur assez rapidement, ce qui incite à une conduite « zen » notamment en milieu urbain. Et cette conduite coulée fait pourtant recette en ville, où le C-HR consomme entre 3 et 4 litres aux 100 km dans un silence de fonctionnement plaisant. Les transitions entre le mode tout-électrique et le mode essence sont très douces, l’électrique étant privilégié en ville. Le freinage régénératif n’est pas trop fort et permet de ralentir l’auto tranquillement au feu rouge par exemple, tout en chargeant les batteries.

Malgré son gabarit imposant, le C-HR offre un des volumes de coffre les plus bas de sa catégorie, avec 377 litres.

La ville est donc le terrain de jeu du SUV Toyota, même si les vitres façon meurtrières ne sont pas idéales pour les manœuvres. La caméra de recul n’est donc pas de trop… Sur route, ça se complique un peu pour le moteur, qui mouline un peu plus et n’est pas très efficace au niveau des relances. Le phénomène se confirme sur l’autoroute, notamment lors des insertions ou des redémarrages après un péage. Le moteur gronde de façon continue jusqu’à atteindre la vitesse voulue, mais le son qu’il produit est déroutant pour celui qui ne connaît pas l’hybride Toyota ou les boîtes automatiques CVT.

L’écran tactile de 8 pouces est légèrement orienté vers le conducteur, et a droit à des touches raccourci sur les côtés.

En résumé, ce C-HR mise tout sur son style, et on peut le dire son système hybride qui séduit beaucoup : il n’y a aucun diesel dans la gamme, seul un 1.2L essence de 116 ch est proposé en parallèle. Avec ce look sportif, on pourrait penser à des motorisations plus puissantes, mais là n’est pas la vocation du SUV, qui préfère la conduite urbaine zen. Mais avec un gabarit imposant et un design des vitrages qui n’aide pas pour les manœuvres, on pourrait se demander si la ville est vraiment son terrain de prédilection.

Côté tarifs, le C-HR n’est pas un des meilleurs de sa catégorie, puisqu’il démarre à 23 000 euros en essence classique, et 28 000 euros avec l’hybride que nous avons essayé. Notre version d’essai, une finition haut de gamme Distinctive, dépassait les 32 000 euros…


La version qu’on choisirait :

Toujours en version hybride pour son efficacité (malgré une boîte auto CVT qui mouline un peu) mais en finition Graphic, plus délurée et fun notamment à l’intérieur. On prendrait un Bleu Nebula ou un Blanc nacré avec toit noir, qui colle plus à la personnalité décalée du C-HR. L’intérieur de la Graphic, avec ses détails bleu électrique sur toute la planche de bord, serait lui-aussi plus adapté au SUV décalé selon nous. Et tout cela avec une différence de tarifs assez minime, puisque la finition Graphic est affichée à 32 220 € dans sa version hybride.

 


Version essayée :

Toyota C-HR hybride 122 ch – finition Distinctive (haut de gamme) à partir de 31 500 euros – Gris Atlas

Toyota C-HR à partir de 23 000 euros (essence 1.2L 116 ch)


Galerie photo :

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