Essai Volvo V60 T8 hybride : Suédoise digne de ce nom

Pionnier du break avec le modèle Duett en 1953 ainsi qu’avec ses célèbres « paquebots » des années 80, Volvo fait perdurer son âme en conservant les atouts chers à la marque suédoise : sobriété et praticité. Nous avons pris le volant du V60, modèle intermédiaire de la gamme situé entre le modèle compact V40 et l’imposant break V90.

Une vraie Suédoise

Une silhouette chère à la firme de Göteborg, c’est le moins que l’on puisse dire. Style sobre, mais affirmé, le V60 est doté de lignes élégantes. On y reconnaît parfaitement les détails stylistiques de la marque scandinave. Son gabarit lui non plus ne trompe pas : sur son segment, la V60 est le modèle le plus imposant en termes de dimensions (4,76 m). Sa faible hauteur ainsi que sa largeur conséquente (1,85 m) confèrent au véhicule un véritable aspect sportif. Une image que la nouvelle V60 T8 hybride a d’ailleurs concrétisé sur sa fiche technique.

Volvo V60 essai

Les optiques avant nous font forcément penser au marteau de Thor avec ce dessin en forme de « T ». Un héritage historique et symbolique cher à la marque. La calandre imposante vient renforcer l’aspect statutaire de la voiture, à l’instar des optiques arrière qui ne nous dépaysent pas. Un style simple donc, mais raffiné, à l’image du constructeur suédois.

Dans un habitacle très lumineux, l’ambiance chaleureuse accueille les occupants. Le design des sièges est très réussi et les passagers avant bénéficient en option des sièges chauffants, ventilés et massants. On regrettera cependant le cuir noir de notre modèle d’essai :le choix du traitement beige accompagné d’inserts en bois – typique de la firme suédoise – aurait été préférable. Mais c’est une affaire de goût.

Bref, une ambiance très scandinave au style chaleureux avec des commandes intuitives et ergonomiques, dont la majorité est gérée depuis l’écran tactile -que certains pourront cependant critiquer quant à sa position verticale.

Habitacle Volvo V60

Volvo propose également un traitement marron sur sa sellerie. Ici sur une V60 D3 Business Executive © Actu Auto France

Après les premiers tours de roues effectués, le conducteur et les passagers évoluent dans un confort royal digne des voitures les plus luxueuses. Ce qui frappe tout d’abord est l’insonorisation du véhicule qui confère justement ce confort dont nous parlions. Évidemment, la motorisation T8 Twin Engine hybride de 390 ch (303 ch + 87 ch) y contribue. Le moteur thermique essence 4 cylindres 2.0 l de 303 ch étant peu bruyant, lorsque celui-ci est en marche.

L’épreuve de la conduite

Différents modes de conduite équipent cette Volvo V60 T8 :

  • Hybrid, pour une utilisation quotidienne. Les deux moteurs sont en marche, lorsque la batterie est suffisamment rechargée, l’auto évolue en ville en 100 % électrique tant que vous ne dépassez pas un certain dosage dans la pédale de droite. Autrement, le moteur essence démarrera pour offrir la puissance demandée.
  • Pure (100 % électrique), lorsque la batterie est pleine, il est possible de rouler pendant près de 40 km en 100 % électrique. Néanmoins, dès que vous sollicitez plus franchement l’accélérateur, le niveau de batterie peu vite chuter, l’auto étant relativement lourde (2 072 kg). Aussi, le moteur thermique se remettra en marche au-dessus de 125 km/h et également si la puissance que vous demandez est supérieure à la puissance maximale offerte par le moteur électrique (87 ch).
  • 4WD, vous bénéficiez ici de 4 roues motrices grâce à l’utilisation des deux moteurs (utile sur routes de montagne l’hiver).
  • Power, l’accélérateur est plus réactif, la direction plus lourde et le moteur thermique reste allumé. Il est vrai que sur le papier, l’auto impressionne avec des caractéristiques techniques de sportives avec un 0 à 100 km/h en seulement 4,9 s ainsi qu’une vitesse de pointe de 250 km/h.

Il ne faut pas s’attendre à rentrer dans la peau d’un pilote : cette V60 T8 hybride  vous fera très vite comprendre que vous allez trop loin si vous commencez à la « malmener » sur petites routes. L’auto peut être friande de sous-virages à vive allure, et le châssis n’est clairement pas adapté pour une utilisation sportive. Un constat important à noter, tant il différencie le positionnement de la voiture face à ses rivales allemandes.

Volvo V60 essai

Grâce au moteur électrique, les accélérations sont tout de même franches. Pied au plancher, les passagers peuvent très vite se retrouver collés au siège même si, là encore, on devine que la sportivité n’a pas été inscrite dans le cahier des charges du V60. Néanmoins, ceci permet d’effectuer des reprises vives, même à haute vitesse, ce qui offre à l’auto une grande polyvalence. L’accélération est linéaire est on ne perçoit à peine les changements de vitesses de la boîte : c’est un véhicule destiné au cruising, au confort de conduite, mais pas au sport.

Une hybride rechargeable

La Volvo V60 T8 hybride associe son moteur thermique avec une technologie hybride rechargeable. Par conséquent, la recharge de la batterie du véhicule peut être effectuée sur borne de recharge rapide 3,7 kW en seulement 3h, grâce à une prise de Type 2. Il est également possible de recharger l’auto sur prise domestique 220V, mais il faudra compter une nuit complète.

De plus, cette Volvo recharge elle-même sa batterie lorsque vous êtes en roues libres et que vous sollicitez le frein. Mais il est aussi possible d’activer le mode « Charge » sur l’écran de bord qui permettra à la batterie de se recharger plus efficacement grâce au moteur thermique qui restera constamment allumé. Bref, il n’est pas nécessaire de recharger la batterie de nombreuses fois : la voiture le fait également pour vous. Néanmoins, nous vous expliquerons par la suite que c’est loin d’être la solution la plus économique…

Point à souligner, Volvo propose une fonctionnalité plutôt sympathique baptisée « Hold ». Celle-ci permet de ne solliciter uniquement le moteur thermique – même si vous vous trouvez dans des situations où l’hybridation aurait pu prendre le relais. Son intérêt ? Économiser notre charge électrique, pour pouvoir l’utiliser ultérieurement. Si vous jugez que vous en aurez besoin, ce mode pourra vous être bien utile.

Volvo V60 essai

Vraiment économique ?

Malgré tout, la fiche technique de la voiture n’est pas forcément représentative de son utilisation réelle. Lorsque le moteur thermique est en marche, votre portefeuille risque de verser quelques larmes après le passage à la pompe. Et oui, même hybride, l’auto consomme, et surtout si vous avez une conduite plutôt soutenue. Nous avons mesuré une consommation moyenne de 8,7 l/100 km sur les 8 jours passés au volant de la V60 T8 hybride. Ce n’est pas excessif en effet pour une auto de 390 ch. Mais pour un véhicule hybride qui annonce une conso de moins de 2 l/100 km sur le papier, c’est un peu décevant.

Morale de l’histoire : roulez en 100 % électrique le plus possible en rechargeant la Volvo et effleurez l’accélérateur à chaque fois que vous souhaitez le solliciter. Dans ce cas, vous roulerez en effet sans dépenser trop d’argent en évitant de nombreux passages à la station essence. Aussi, si vous êtes un gros rouleur, préférez les variantes diesels qui seront bien plus adaptées. La conduite sur autoroute n’a pas encore été revendiquée comme le point fort des voitures hybrides, notamment pour les berlines et les SUV.

Sûre et bien pensée

Pratique et confortable, la Volvo V60 est une auto qui est destinée aux familles. Son gabarit et ses réglages sont parfaits pour voyager de façon sûre sur autoroute. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une auto adaptée à la ville avec son empattement long et sa très large caisse. Cette V60 reste polyvalente tout de même, grâce à un armada d’aides à la conduite dont les nombreuses caméras équipant le véhicule. La caméra latérale étant plutôt utile lorsqu’il s’agit de réaliser un créneau afin de chercher la position des roues par rapport au trottoir. Un point judicieux, si vous tenez à vos jantes car la largeur de la V60 ne facilite pas les manœuvres.

Volvo V60

La face avant de la version Business Executive © Actu Auto France

Badge Volvo oblige, cette V60 est sans aucun doute la voiture la plus sûre dans laquelle je ne suis jamais monté. Et c’est bien sur cette notion que l’on comprend les ambitions de la marque suédoise : « zéro mort à bord de Volvo en 2020 ». Bien évidemment l’auto détecte les piétons, corrige les erreurs de conduite de son occupant en maîtrisant la direction et le freinage, mais la Volvo va au-delà. Elle fait ressentir à son conducteur une certaine sérénité et ne le met jamais en défaut. Je m’explique grâce à un exemple.

Partant de Paris pour rejoindre le nord de la France un soir, la fameuse tempête Ciara a été d’une extrême violence et les conditions de conduite sont rapidement devenues apocalyptiques : aucune visibilité, grêle et averses puissantes, risque d’aquaplaning élevé… Dans ces conditions difficiles, la V60 s’est montrée rassurante. Un des points les plus bluffants de cette auto. L’éclairage est optimal grâce à des feux à LED puissants, les aides à la conduite sont particulièrement efficaces à l’instar de l’assistance de changement de voie. Les capteurs de la Volvo vont déterminer les limites physiques de la voie dans laquelle la voiture est censée rouler. Même en cas de très faible visibilité, ce système reste fonctionnel et permet de maintenir un cap. La direction m’a corrigée de nombreuses fois sans être agaçante non plus. Juste ce qu’il fallait pour éviter le moindre danger.

Pour être très honnête, je n’aurais pas continué de rouler dans ces conditions si j’avais été à bord d’une voiture plus vulnérable : je me serais arrêté sur le bas-côté dans le but d’attendre la fin du déluge. Mais cette Volvo V60 T8 met en confiance son conducteur. Et il s’agit certainement du point sur lequel Volvo a le plus mis l’accent sur le développement de la berline.

Volvo V60 essai

Essai Volvo V60 T8 hybride : conclusion et avis

J’ai été conquis par l’agrément de conduite de cette V60 T8. Pourtant, étant journaliste automobile spécialiste Porsche, je suis habitué à essayer des autos au tempérament sportif affirmé. Mais cette Volvo n’est pas à l’image de la concurrence allemande quant à la sportivité. La philosophie suédoise prime, et invite le conducteur au cruising – au plaisir de conduite « pépère », comme le diraient certains.

Lorsque le plaisir de conduite est effectif dans les tours chez les Allemandes, il se prend à n’importe quelle vitesse avec cette Volvo V60. Vous profiterez d’un confort suédois digne de ce nom. Reste à débourser 38 000 € pour s’offrir ce magnifique V60, plus de 60 000 € pour cette motorisation T8 Twin Engine de 390 ch et 76 650 €, pour notre modèle d’essai suréquipé. La classe suédoise a un prix !

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