Commercialisée depuis octobre 2014, l’actuelle Focus II phase II devrait bientôt se faire remplacer, à en croire les éléments communiqués par le constructeur. Avant de retirer des chaînes de production la Focus RS, Ford a souhaité coiffer sa troisième génération d’une version plus sophistiquée, comblée d’un pack Performance. Si les nouveautés sont légères, l’esprit lui pourrait évoluer.
Alors que l’avenir du modèle est loin d’être certain (voir en bas de page), Ford a communiqué ce mercredi 31 mai l’arrivée d’une version Performance, coiffant la gamme de la 350 RS. Si la puissance ne change pas, la philosophie du modèle – quant à elle – va bien se renverser. En effet, à son lancement, les ingénieurs en charge de son développement avait prôné un esprit joueur et un combo châssis-transmission permettant de drifter, qu’importe le terrain. Avec le pack Performance, c’est l’inverse qui est envisagé : un châssis collé à l’asphalte grâce notamment à un différentiel à glissement limité Quaife sur le train avant, représenté comme la nouveauté majeure du modèle.
Un remord qui s’appelle Nürburgring
Alors que ses concurrentes l’ont toutes faites – Civic Type R, Mégane RS, Léon Cupra, – la dernière Focus RS en date n’aura jamais eu les compétences d’afficher un record sur la Nordschleife, la boucle nord de l’« Enfer Vert ». Difficile à s’en relever pour une voiture de ce type, qui, de part son image avec la génération précédente, se devait de réaliser un meilleur temps.
Mais pour le constructeur américain, il ne faut jamais dire jamais. Si bien que cette Focus RS pack Performance aurait toutes ses chances à le réaliser. Pourquoi donc ? Et bien de part ses vocations. Dans un communiqué, les équipes de Ford Performance ont décrit les avancées proposées sur l’auto comme entraînant un surplus d’efficacité en courbe, notamment sur le train avant, n’étant pas assez incisif sous tous les types de météo. En complément de sa transmission intégrale et de ses différents modes de réglages, la voiture devrait ainsi « permettre de maximiser le grip sur le train avant pour aller chercher plus de vitesse dans les virages et une meilleure accélération en sortie », a déclaré M. Leo Roeks, nouveau directeur de Ford Performance Europe. Un constat qui devra certainement être rapidement vérifié, tant les passionnés du constructeur avaient décrit l’efficacité de l’auto comme pouvant être corrigée.
Et s’il s’agissait de la dernière Focus RS ?
Proposée dans sa robe Bleu Nitrous, déjà connue sur la Focus RS 350, cette édition au pack Performance ne se différera que par sa teinte de toit noire mat rappelée sur les rétroviseurs. Discret, le modèle n’est pourtant pas anodin. Bien que la direction de la marque se ravie d’un carnet de commande très rempli, « un nombre de projet qui augmente » ou encore « un grand succès », les avis en interne sont beaucoup moins positifs, comme l’avait pu le confirmer un article de nos confrères d’Autocar. Dans ce dernier, Andy Barratt, président de Ford Grande-Bretagne s’était confié avec des propos beaucoup plus réalistes sur l’état du marché de l’auto. Selon ses arguments, l’arrivée du Brexit dans un pays au marché raffolant le plus de la Focus RS (6 000 ventes en un an), pourrait avoir des répercussions sur le « marché de niche » qu’est celui du modèle. « La prise de décision […] est devenue plus délicate » soutenait l’homme anglais.
Annoncée en concession en septembre 2017, la voiture connaîtra donc les derniers jours de commercialisation de l’actuelle Focus, avant la présentation du nouveau modèle de série. Située forcément plus chère que la Focus 350 RS de base (à partir de 39 700 euros), le pack Performance animera donc toutes les réflexions au sein de la clientèle fidèle au modèle. Des réflexions basculant entre le positif et le négatif : un tour record sur la boucle nord, une nouvelle génération, ou un arrêt définitif.
Via Ford Performance, avec Autocar.
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