Imprimante 3D : le futur des pièces détachées automobile ?

L’imprimante 3D se démocratise de plus en plus et sa panoplie illimitée de production pourrait permettre de répondre à des besoins dans le secteur de l’automobile. Serait-elle la solution pour répondre à des problèmes de coûts et d’attente sur le marché de la pièce détachée ? Voire serait-elle la méthode de production de nos voitures de demain ? Notre réflexion du jour.

Dans le sillage des développements de voitures autonomes, électriques et connectées, se cachent d’autres innovations. Et ces dernières possèdent le même but : celui d’améliorer la voiture d’aujourd’hui. Dans un secteur très important dans nos sociétés, se présentent des productions demandant énormément de pétrole, d’argent et de temps à leurs productions. Un constat résultant qu’il n’est pas toujours possible d’en arriver aux fins voulues. Sur le marché de la pièce détachée par exemple, nombre de véhicules de collection ne peuvent arriver à récupérer une pièce disparue des stocks des constructeurs. Plus globalement (voir ce site en exemple), certaines réparations demandent du temps et un coût financier important pour les mener à bien. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), « les délais (de production ndlr) pourraient ainsi être raccourcis, les coûts des pièces pourraient diminuer et des pièces détachées non disponibles pourraient être fabriquées ». De ce constat là, l’arrivée de l’imprimante 3D pourrait devenir une solution très intéressante, pour l’offreur comme pour le demandeur. Parmi ses qualités et défauts, nous nous sommes penchés sur un prototype siglé Michelin, et présenté en juin dernier. Il s’agit du premier pneu rechargeable, connecté, garantie 4 saisons et entièrement imprimé.

Une autre « Vision »

Dépourvu de chambre à air et donc de problèmes de crevaison ou éclatement, le prototype de pneu Michelin baptisé « Vision » est aussi une pièce biodégradable. A sa présentation au salon Movin’On 2017 de Montréal au Canada, le constructeur de pneumatique français a montré – comme d’autres l’avaient déjà fait – que l’impression 3D pouvait aller de pair avec l’automobile. Car oui, ce pneu là est monobloc, dépourvu de jante. Parmi les particularités, sa texture, faite d’alvéoles sur sa surface, devrait permettre à chaque « mise à jour » chez un garagiste de s’adapter aux différentes saisons. Moins cher par sa production, ce dernier devrait aussi l’être par sa recette, faite selon la marque de copeaux de bois et de paille, mais aussi de déchets de canettes et d’électronique sous forme de recyclage. Ce pneu imprimé sera aussi connecté. Et de part cette liaison d’information entre le sol, les pneumatique et le conducteur, des données d’usures pourraient être envoyées en temps réels. Le but ? Sachant que ce modèle de roue ne devrait plus être changé sur les voitures, il ne faudrait passer que par un garagiste équipé d’une imprimante 3D afin de remettre à neuf la texture. Une action de « recharger » son pneu, en quelque sorte.

Une méthode de production fiable ?

En voyant le panel de possibilité démultiplié par l’impression 3D ainsi que son utilisation de matériaux nombreux, la méthode de production semble déjà révolutionnaire. Pourtant, à l’heure actuelle, cette dernière rencontre encore des difficultés. Pour le média français Actu Environnement, « l’impression 3D doit surmonter trois obstacles avant de bénéficier à la réparation d’objet (tel que des fabrications automobiles sur le marché de la pièce détachée ndlr) ». Comme sujet central : la fiabitité de l’objet. Au sein du monde de l’électroménager, le Groupe SEB se situe comme l’acteur ayant le plus cherché à insérer la technologie au sein de son service. Grâce à ses stocks de pièces de remplacement issus de l’impression 3D, l’entreprise a pu mettre en place des durées de garantie s’échelonnant de 5 voire 6 ans. Un point fort dans le service après-vente. Mais à en croire les propos de Alain Pautrot, directeur de la satisfaction du groupe, les problèmes de fiabilité s’accumuleraient. Pour en lister quelques-unes, l’entreprise aurait du faire face à des casses de pièces 3D « après deux ou trois semaines d’essais » racconte-t-il à Actu Environnement. Exemple atypique : « une charnière de friteuse n’aurait pas resisté à la chaleur de l’appareil », aurait-il affirmé. Un statut dans lequel l’imprimante 3D ne peut aujourd’hui encore servir qu’à construire de petites pièces de matière unique et ne comportant pas de risque sanitaires et sécuritaires importants.

Pièces défectueuses, qui est responsable ?

Autre aspect dans la difficile progression de la technologie : son point de vue juridique. De ce fait, plusieurs problèmes font face à une pièce d’impression 3D. Qui est responsable ? Tout d’abord en France, un précédant rapport indiquait clairement que « les producteurs de l’objet (d’imprimante 3D ndlr) et du fichier numérique ainsi que les vendeurs d’objets ou des fichiers numériques pourraient être considérés comme des fabriquants ». Néanmoins, de ces paroles claires et précises, résulte pourtant d’une situation instable dans l’Hexagone ainsi que dans le reste de l’Europe. En effet, selon l’Ademe, la technologie reste « une notion étrangère aux cadres réglementaires », tout en ajoutant même que « la jurisprudence est quasiment inexistante et la doctrine commence à peine à produire des analyses juridiques ». Un paradoxe rendant compliqué les futures développements, mais rendant le processus de fabrication de pièce parmi les progressions de technologies allant plus vite que leurs réglementations. Une technologie sûre d’elle ou bien un délire sans destin ? On attend vos réponses…


Via Actu Environnement, Michelin, Ademe, Groupe SEB

Photos Pixabay/Shotput, Michelin 

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