Jaguar/Land Rover : le Brexit comme obstacle à l’électrique

Deux mois après Volvo, le virage électrique de Jaguar Land Rover vient d’être officialisé et planifié pour 2020. Cette année-là, tous les modèles de la gamme des deux constructeurs proposeront des déclinaisons « électrifiées » dans leurs choix de motorisations. Projet coûteux, ce dernier pourrait être dérangé par le Brexit. Décryptage.

Nicolas Hulot n’était pas si fou. Du moins, son projet de stopper la commercialisation de moteurs thermique en France à l’horizon 2040 commence déjà a être pris au sérieux par les constructeurs. En France, mais aussi en Angleterre, cette date clé est aujourd’hui aussi convoité par la Chancelière allemande – Angela Merkel – ayant pour sa part commenté le plan diesel de ses camarades d’outre-Rhin et d’outre-Manche comme étant « la bonne approche » dans le magazine Super Illu. Après Volvo, nouveau constructeur appartenant au chinois Geely, c’est d’un autre groupe asiatique que l’électrique se démocratise. Et il s’agit de Tata, propriétaire de Jaguar/Land Rover.

En pleine croissance

La consécration d’une relance économique pour les deux constructeurs britannique ? Sur les 7 dernières années, le duo Jaguar/Land Rover a en effet investi plus de 16 milliards de livres en recherche et développement (R&D) afin de pouvoir lancer de nouveaux modèles sportifs et d’amplifier la taille de sa catégorie de modèles en qui il y voit un véritable avenir : les SUV. Ainsi, après le F-Pace, le Velar ainsi qu’un renouvellement de toute la gamme Range Rover et Discovery Sport, le groupe ouvrira le bal de l’électrification avec l’I-Pace, un nouveau modèle 100% électrique dans la gamme Jaguar, prévu pour le deuxième semestre 2018.

Pour parvenir à ses fins à l’horizon 2020, le groupe Tata a débloqué la bagatelle de 4 milliards de livres, mais profitera surtout d’un élan de la croissance des ventes des deux constructeurs. Le groupe aurait ainsi vendu « 604.000 véhicules de luxe, de sport et de SUV lors de son exercice comptable 2016-2017 » rapporte AFP, tirant ainsi une hausse de 16 % des ventes sur un an.

Le Brexit : un obstacle à prévoir toutefois

Malgré leurs grandes formes, Jaguar et Land Rover devrait rencontrer un problème dans la mise en place des déclinaisons hybride ou électrique dans leurs gammes. Car si le propriétaire des deux marques est chinois, la production des modèles et quant à elle encore conservée en Grande Bretagne à 80 %. Et si l’objectif est de sortir des modèles « verts » de qualité (l’I-Pace devrait proposer 500 km d’autonomie), le prix devra lui aussi rester compétitif face à la concurrence. Hors selon un « fin connaisseur du secteur » interrogé par nos confrères et consœurs du quotidien Les Echos, le prix devrait être une « difficulté ». A l’exemple du prochain I-Pace, dont son prix devrait être affiché à quelques 10 à 15 % plus cher que le F-Pace. Ainsi, si ces modèles-là sont produits au Royaume-Uni et vendus à l’étranger, les possibles nouvelles taxes engendrées par le Brexit pourraient faire décoller les prix des modèles, les sortant ainsi du jeu face à Tesla et autres nouvelles Volvo électrique. Une raison pour délocaliser ses productions ? Réponse dans les mois qui suivront.


Via Jaguar/Land Rover au Tech Fest 2017, Les Echos, avec AFP

One thought on “Jaguar/Land Rover : le Brexit comme obstacle à l’électrique

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.