En France, la vente de véhicules hybrides s’envole

Aux abords d’un marché de l’électrique encore timide, le nombre de véhicules hybrides au sein de l’hexagone n’a de loin cessé de progresser cette année. Lors de ces quatre premiers mois de 2017, le nombre d’immatriculations effectué correspond déjà à 44% des chiffres de l’an passé. Une première.

Dans un marché global portant sa croissance à 2%, le jeune secteur de l’hybride semblait à peine se développer il y a de cela cinq ans. Pourtant depuis, le cap des 100 000, 200 000 puis 300 000 voitures mises en circulation a été dépassé. Au final, l’hybride pourrait aujourd’hui se qualifier du secteur automobile le plus dynamique du marché, avec une hausse de 25% depuis janvier. Revue de fond en comble d’une technologie en plein boom, grâce aux précieux travaux de recherches et statistiques de l’entreprise AAA-Data.

L’hybride, sur le podium des motorisations

Avec 58 389 exemplaires vendus en 2016, la voiture hybride devient de plus en plus présente sur nos routes. Parmi les constructeurs, Toyota survole le marché. En conséquence d’une présence de plusieurs années et d’une gamme assez complète, quatre de ses modèles se trouvent dans les véhicules les plus vendus. A la tête, la Toyota Yaris (+ 12,19% entre 2016/2017) dont il s’est écoulé 6 150 unités de janvier au mois d’avril. Globalement, force est de constater que les firmes asiatiques restent de loin les leadeurs du secteur. De Kia à Lexus, en passant par Hyundai, les marques européennes semblent bien distancées. Pour longtemps encore ?

De ces chiffres très prometteurs pour 2017, AAA-Data a pu nous communiquer que l’hybride formait aujourd’hui le troisième secteur automobile le plus populaire et rentable, grâce à sa troisième place sur le marché automobile. Sous ses 4% de parts de marché, le secteur enregistre donc la plus forte progression face aux énergies gazole et essence – respectivement première et seconde du podium avec 339 171 et 338 535 unités vendues – portant quant à elle une variation sur 2016/2017 de -7% et +11%. Le marché de l’électrique arrivant en quatrième place avec 8 876 immatriculations et une croissance de 9%.

Mercedes, Toyota, Kia et autres Hyundai arborent fièrement le signe « hybride » sur leurs véhicules

Une croissance pourtant limitée depuis janvier 2017

Face à tous ces chiffres prometteurs, les constructeurs automobiles cherchant à se placer dans l’hybride ont certainement été ralentie sur les ventes françaises en conséquence du retrait du bonus précédemment accordé sur les modèles de cette technologie. En effet, dans le cadre des différentes mesures prises au 1er janvier 2017 (dont nous vous en avions fait le topo ici), le gouvernement français avait décidé de supprimer les 750 euros d’aide à l’achat d’une hybride non rechargeable. Seule aide restante – celle consacrée aux hybrides rechargeables – la prime de 1 000 euros versée à condition d’achat d’un modèle aux émissions CO2 comprises entre 21 et 60 g par kilomètre (et hors hybride diesel).

Un paradoxe né cette année entre la croissance du secteur et ses leviers supprimés, dont Marie-Laure Nivot, responsable Intelligence d’AAA-Data a qualifié d’une « percée […] impressionnante », en ajoutant que bien que « ces véhicules sont de moins en moins soutenu par les aides à l’achat, les volumes ne cessent de progresser fortement et atteignent un cap historique ».

PSA sur le pied de guerre, Renault en retrait

Si les milieux urbains sont aujourd’hui les plus friands de l’hybride (la région Île-de-France étant responsable de 28% des ventes du pays), le progrès technologique devrait permettre au secteur de se démocratiser d’autant plus dans les milieux ruraux. Un marché où il faut se placer impérativement ? La réponse de PSA semble être affirmative. Pour 2019, le groupe Français entend mettre en place sa nouvelle architecture hybride, succédant à l’Hybrid4 fonctionnant sur les 508 RXH diesel. Sous deux versions – 250 ou 300 ch – 7 modèles de Citroën, Peugeot et DS devraient en être équipés dans un plan d’action de deux ans jusqu’à 2021.

Du côté de chez Renault, la gamme hybride existe déjà, avec dans son dernier volet, la technologie baptisée Hybrid Assist sur le nouveau Scénic. Pourtant, on est loin des intentions des autres constructeurs, notamment de ses concurrentes asiatiques. En effet, de son côté, le constructeur au Losange a préféré la carte de l’hybride « légère » : un bloc électrique de seulement 13,6 ch (10 kW) permettant uniquement d’assister au bloc thermique diesel. Face à l’ancienne Hybrid4 de PSA, Renault avait déjà une certaine prise de distance tant sa technologie ne permet pas de déplacer le véhicule uniquement par énergie électrique, comme pouvait le faire son concurrent direct. Un parti pris pour la firme, dont les ambitions sont davantage tournées vers le tout-électrique.


Lire aussi : Technologie hybride, la solution écologique du moment ? [Dossier Spécial] 


Via AAA-Data, PSA, Renault

Illustrations Volkswagen, PSA, AAA-Data 

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