Soupçonnée depuis début juin, Porsche vient d’être conduis en justice dans l’ouverture d’une enquête en Allemagne. En cause : les moteurs diesels du constructeur seraient plus polluants qu’annoncé. Selon les dernières révélations de la presse allemande, l’affaire auraient des précédents de plusieurs mois.
En voilà qui contraste certainement avec sa victoire au Mans. Le 13 juin dernier, Porsche s’est vue entrer dans une enquête sur ses moteurs diesels, suite à des soupçons révélés dans la presse début juin. Effectuées par l’Office fédéral des Transports (le KBA), ces séries de mesures arriveront quelques jours après des analyses demandées par le média Spiegel sur des Cayenne au moteur V6 TDI.

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Une homologation douteuse ?
Après avoir réalisé leurs essais et mesures, TUV Nord – organisme en charge des tests – avait évoqué à la presse que les résultats leur avait permis de constater des « émissions […] supérieures aux limites pour ce type de véhicule ». Par le biais du patron de l’organisme, les données auraient même était qualifiées de sorte qu' »avec de telles valeurs, le véhicule n’aurait pas été homologué par les autorités ».
Après septembre 2015 et les révélations chez Volkswagen, les difficultés des constructeurs germaniques semblent perdurer, bien que Porsche ait jugé « incompréhensible » les résultats des tests de Spiegel.
Une enquête qui aurait été attendue depuis plusieurs mois
Ces dernières heures, c’est par le biais du journal Automobilwoche que de nouvelles informations ont été diffusées. Dans son déroulement, les tests de Spiegel auraient pu laisser penser qu’il s’agissait de la cause principale de l’ouverture de l’enquête. Or pour la presse allemande de ce début de semaine, les soupçons à l’encontre de Porsche auraient atterri au sein des autorités allemandes « depuis plusieurs mois », relayant toujours des émissions du bloc V6 diesel. Car étant pour l’heure le seul bloc moteur visé, il faudra tout de même rappeler que les diesels gardent aujourd’hui une place importante dans la gamme de la firme de Stuttgart. Dans sa dernière génération, la berline Panamera s’était en effet équipée d’un gros V8 4.0 de 420 ch. Une pièce provenant d’Audi et de son SQ7, mais dont le géant du marché des voitures premium/prestige a délaissé les compresseurs électriques au profit de deux turbos séquentiels, pour une consommation de 10 L aux 100 kilomètres, selon les mesures transmises par nos confrères de l’Automobile-entreprise.
A l’aube même de l’affaire, les enquêtes devraient prendre du temps. Alors que les amendes de Volkswagen ne cessent d’augmenter dans le monde entier, les autres affaires – telle que celle de Renault en mars dernier – sont toujours en attentes de révélations. Mais du côté des firmes d’outre-Rhin, voir un second constructeur utiliser un logiciel de fraude pourrait jouer le rôle de la goutte d’eau faisant déborder le vase. D’autant plus que cela pourrait porter préjudice à la Chancelière – Angela Merkel – qui soutenait encore, fin mars dernier, que le diesel avait toujours été respectueux de notre environnement. « Affaire » à suivre.
Via Automobilwoche, Spiegel, Automobile-entreprise, – avec le CCFA
Photos © Porsche AG
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