Prise en main Volvo S60 T8 Twin Engine : Défi de taille

Le segment des berlines est en fort déclin depuis quelques années en France, mais Volvo n’abandonne pas, au contraire. Le suédois se lance de nouveaux défis avec cette S60. Premières impressions sur notre journée d’essai près de Marseille.

Si le segment des berlines familiales était un des plus porteurs en France à une certaine époque, il ne l’est plus depuis bien longtemps. L’avènement des monospaces dans les années 80-90 puis des SUV depuis 2010 a fait chuter les ventes dans la catégorie des Peugeot 508, Renault Talisman, Audi A4, Volkswagen Passat et autres. Si certains ont abandonné faute de ventes (comme Citroën avec sa C5), d’autres continuent à y croire et se lancent même des défis de taille. C’est le cas de Volvo, qui a présenté sa nouvelle S60, quelques temps après le break V60.

Uniquement en hybride rechargeable en France

Cette S60 est capitale pour Volvo. D’abord, elle vient clôturer le cycle de refonte totale de la gamme, inauguré en 2014 par le Volvo XC90. Ainsi, toutes les Volvo ont les codes lancés par la marque, dont les projecteurs façon Marteau de Thor et le système multimédia au format portrait. De plus, elle est la première Volvo a être produite aux Etats-Unis, dans la nouvelle usine de Charleston en Caroline du Sud. Enfin, elle est aussi la première Volvo a être proposée uniquement en motorisation hybride rechargeable chez nous ! Fini le diesel pour la berline suédoise, contrairement à son homologue break V60 qui est encore vendu en diesel.

La nouvelle S60 est donc un projet conséquent pour le constructeur suédois, et cela se ressent. Dès mon arrivée à l’aéroport de Marseille où se déroulait notre journée d’essai, je découvre cette berline élégante et très bien proportionnée. Les lignes sont fluides, classiques mais avec une dose de sportivité bienvenue (surtout dans la version Polestar Engineered dont nous parlerons plus tard). On retrouve une face avant proche de celle des derniers modèles Volvo, et en toute logique du break V60. La calandre prend une bonne part du pare-choc, et elle est entourée de feux à la signature lumineuse façon « marteau de Thor », propre à la firme de Göteborg. A l’arrière, la malle intègre de grands feux en C, qui rappellent ceux du XC60, qui appartient également à la famille de modèles « 60 ».

Fidèle à l’univers Volvo

En ouvrant la porte, on retrouve avec plaisir l’univers Volvo. Les sièges sont toujours aussi confortables et bien dessinés avec l’appuie-tête « flottant », tandis que la planche de bord qualitative accueille du cuir et des inserts en bois clair pour le côté noble et premium. L’écran tactile de 9 pouces est toujours au format portrait, comme le reste de la gamme. Derrière le volant, on retrouve également des compteurs numériques de 12,3 pouces bien lisibles, qui sont bien sûr paramétrables. On peut y afficher deux cadrans ronds, qui peuvent ceinturer une carte pour la navigation ou les informations du régulateur de vitesse adaptatif par exemple.

Sur la route, cette S60 hybride se comporte très bien. Le châssis est extrêmement sain et agréable, et la direction est plutôt précise. Certains la trouveront légèrement floue, tout comme la pédale de frein qui étonne au départ par son côté spongieux. Mais rassurez-vous, le freinage est tout ce qu’il y a de plus mordant ! Testé et approuvé !

400 ch mais pas une « vraie » sportive

Avec ses 390 ou 405 ch selon la version choisie, elle est dynamique mais pas forcément « sportive ». En effet, on a un très bon compromis entre sportivité et confort : le combo moteur-boîte offre de très bonnes performances, tandis que l’amortissement est plutôt ferme (assez inhabituel sur une Volvo d’ailleurs) mais les sièges le font presque oublier. Ainsi, sur les petites routes de Cassis (et notamment la belle Route des Crêtes qui était ouverte et quasi vide ce jour-là !) on s’amuse dans les virages. La voiture se place correctement, sans avoir besoin de lutter et sans ce sentiment de lourdeur ou d’effondrement comme on aurait pu le penser au départ. Malgré le poids élevé (environ 2 tonnes à vide, en raison du moteur électrique), on a réellement la sensation d’enrouler les virages. La stabilité est très bonne, et chose assez rare pour être soulignée : le moteur électrique placé à l’arrière permet d’offrir une transmission intégrale à la berline.

Côté moteur, la S60 est donc uniquement proposée en France avec le T8 Twin Engine, déjà éprouvé sur le reste de la gamme. Ici, il développe deux puissances : la version « de base » offre 390 ch, avec un quatre-cylindres 2.0L de 303 ch et un bloc électrique de 87 ch, tandis qu’une version Polestar Engineered plus épicée permet de grimper à 405 ch grâce à quelques ajustements sur le moteur thermique. La puissance du bloc électrique ne change donc pas sur cette déclinaison, mais le bloc essence gagne en chevaux et en couple, passant à 318 ch et 430 Nm contre 303 ch et 400 Nm pour la version « normale ». Ces deux déclinaisons sont d’office livrée avec la boîte automatique à 8 rapports Geartronic. Elle passe les rapports en douceur, et peut se contrôler grâce à des palettes ou un mode séquentiel sur certaines finitions.

Quotidien électrique

La S60 T8 propose aussi plusieurs modes de conduite. Au départ de l’aéroport de Marignane, nous nous baladons dans les villages alentours en mode électrique, baptisé « Pure ». Ce mode ne consomme que de l’énergie électrique, délivrée par la batterie et le moteur électrique de 87 ch placé à l’arrière. Il est pratique pour les trajets quotidiens comme l’éternel domicile-travail. D’ailleurs, Volvo annonce environ 50 km d’autonomie en 100% électrique, ce qui suffit en général à la liaison entre résidence et lieu de travail. Dans la réalité, on est plus proche des 40 km, et tout dépend bien sûr du style de conduite et des conditions de circulation. Pour cela, il suffit simplement de recharger le véhicule grâce à une prise et un câble, que ce soit sur une borne dans la rue, dans un parking ou chez soi.

Un mode « Power », équivalent du mode sport, permet d’avoir toute la puissance cumulée par les deux moteurs pour plus de sportivité. Enfin, un mode « Hybrid » mêle les deux, passant du moteur électrique au thermique en fonction de l’accélération et des besoins. A noter qu’il existe également « Individuel », qui permet de gérer soi-même les réglages. On peut choisir de favoriser la récupération d’énergie via le mode « B » sur le levier de vitesse au lieu de rouler en « D » pour « Drive ». De même, on peut choisir de bloquer la capacité de la batterie (mode « Hold) en ne roulant que sur le mode thermique, afin de pouvoir l’utiliser plus tard par exemple.

Une belle alternative

En conclusion, la nouvelle S60 est un produit un peu à part dans la gamme Volvo comme dans son segment. Uniquement hybride rechargeable, avec une puissance d’environ 400 ch mais sans avoir un vrai tempérament de sportive comme une BMW M3 ou une Audi RS4, elle s’adresse à des clients qui souhaitent pouvoir rouler en électrique sur des petits trajets, tout en poussant un peu plus de temps en temps pour le plaisir. Et ce, toujours dans un confort (presque) royal.

Mais avec des tarifs haut perchés, la S60 se veut peut-être aussi un produit de niche. Affichée dès 59 750 € en finition Inscription, et dès 67 700 € en version Polestar Engineered, elle mérite toutefois une certaine attention pour qui cherche une berline polyvalente et distinctive…

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