Plusieurs semaines après la confirmation de l’acquisition par PSA, Opel vient de communiquer la production de deux nouveaux SUV dans ses usines en Allemagne. Alors que les salariés de la marque germanique se voyaient pris de crainte quant à la possible suppression de postes, l’information publiée jeudi 6 avril devrait déjà attiser les esprits.
En retrouvant de l’espoir quant à son avenir, Opel – proche de la faillite avec General Motors – a remplacé ses soucis par d’autres. Ces dernières semaines, les employés du constructeur se sont vus pris de peur suite au rachat à 1,3 milliard d’euros réalisé par le groupe français PSA (Peugeot, Citröen, DS). L’origine de ce sentiment salarial fût expliqué par les bruits de couloir quant aux regroupements des productions d’Opel avec les chaînes d’assemblage de Peugeot. Une possible conséquence du changement de propriétaire de la marque allemande et dont les employés d’Opel en Allemagne craignaient une importante suppression d’emplois.
A Francfort, Opel rassure

Poignée de main entre le patron de PSA et la ministre de l’économie allemande
En se détachant de l’emprise américaine du groupe General Motors – aux 15% de part de marché du parc automobile mondial – Opel va devoir changer tous ses plans de commercialisation de ses futurs modèles. Si la motorisation 100% électrique nourrit les rumeurs quant à la prochaine gamme de la marque sous la politique de PSA, la nouvelle filière du groupe a tenu aujourd’hui à dévoiler quelques détails de sa nouvelle vie. Près de Francfort, au sein de son siège social, Opel a tenu à rassurer ses employés, du moins ceux travaillant dans les usines d’outre-Rhin.
Ainsi, c’est avec la commercialisation de son prochain Mokka X que le constructeur a indiqué la conservation des emplois dans les deux usines Opel en Allemagne. Attendue en 2019, le prochain SUV urbain quittera ainsi les chaînes de production espagnoles pour rejoindre celles du pays. Pour la seconde génération du modèle, la production sera donc reconduite outre-Rhin, au plus grand bonheur des salariés germanique. En contre-partie, les chaînes d’assemblages et de production espagnoles n’ont pas encore reçu d’information sur un éventuel arrêt d’activité, mais selon un communiqué, le Groupe PSA « a confirmé son engagement de conserver les accords dans tous les pays européens », regroupant ainsi les garanties de salaires, l’emploi et la pérennité des sites.
Pour combler 10 000 employés que compte l’enceinte de Ruesselsheim près de Francfort, la marque a indiqué par le biais d’un communiqué de presse qu’un second SUV – plus grand et proche du gabarit du nouveau Peugeot 5008 – sera produit à partir de 2020. Ce dernier devrait permettre à PSA de redresser Opel, un plan sur trois ans que Carlos Tavares, PDG du groupe, avait communiqué le mois dernier.

Le centre de développement technique de Ruesselsheim, près de Francfort
Une garantie d’emplois sur trois ans
Ces nouvelles informations font suite à une rencontre entre la direction de PSA et la ministre allemande de l’économie Brigitte Zypries et des représentants syndicaux à Berlin mercredi 5 avril 2017. Avec une part de marché qui pourrait atteindre 17% du marché européen, le nouveau groupe PSA aurait confirmé sa volonté de « poursuivre la précieuse coopération avec les représentants des salariés » a expliqué C. Tavares suite à une réunion, rajoutant y voir « un facteur central de succès pour l’entreprise ». Des paroles dont les 40 000 salariés européens du constructeur ont été grandement à l’écoute car si la nouvelle maison-mère d’Opel entend garantir les emplois des salariés jusqu’en 2020, le programme qui suivra est encore inconnu.
Pour le patron de PSA, en conférence de presse le 6 mars dernier, le rachat d’Opel/Vauxhall permettra de hisser le groupe français sur le devant du marché mondial en créant « un champion européen de l’automobile […] combinant une entreprise française et une entreprise allemande ». Un gage d’avenir pour les employés d’Opel ?