Radars mobiles : vers une privatisation pour plus de rentabilité ?

Ce 7 avril, le journal Le Parisien titre sur une prochaine privatisation des radars mobiles, qui serait effective dès 2017 selon le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe. Selon lui, elle permettrait de rentabiliser les véhicules équipés de radars mobiles et d’affecter le personnel à d’autres missions. Polémique en vue ?

[MàJ]

L’information a été démentie en fin d’après-midi par Emmanuel Barbe, le contrôle à proprement parler ne sera pas privatisé, seulement le pilotage du véhicule embarquant le système. Il a déclaré à l’AFP : « Cette externalisation est avant tout une bonne gestion des deniers publics. On privatise juste l’action de bouger la voiture, avec un chauffeur qui va se promener avec ce radar. On va dire avant au chauffeur par où il doit passer et après vérifier qu’il l’a bien fait. On contrôlera tout ce qu’il va faire dans le cadre d’un marché public ».

C’est le journal Le Parisien qui a donné la nouvelle ce matin : le gouvernement a décidé de déléguer à des sociétés privées le contrôle par radar mobile mobile. Pour rappel, ils sont installés dans des voitures banalisées comme une Renault Mégane, une Peugeot 208 ou une Dacia Sandero Stepway par exemple. Elles peuvent flasher les véhicules roulant trop vite dans les deux sens de circulation. Elles fonctionnent à l’arrêt ou dans la circulation.

Partant d’un bon sentiment, cette privatisation conduit pourtant à certains doutes… Elle permettrait effectivement de rentabiliser les véhicules équipés qui ne tournent en moyenne que 1h13 par jour, et d’affecter les gendarmes et policiers à d’autres missions plus importantes.

Mais d’après une enquête Harris Interactive, toujours citée par le journal, 83 % des Français voient d’un mauvais œil cette perspective. Commandée par l’association 40 Millions d’automobilistes, elle affirme que 76 % estiment que la mesure a pour objectif l’augmentation des montant des contraventions collectées par l’Etat. Enfin, cette enquête montre que 86 % des sondés craignent que les sociétés privées ne réalisent des contrôles qu’aux endroits où elles ont le plus de chance de constater des infractions.

La polémique se fait donc déjà sentir, et le délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes Pierre Chasseray est déjà monté au créneau. Selon lui, « les radars ne peuvent pas être gérés par des sociétés privées dont l’objectif est la réalisation de bénéfices et qui flasheront à tout-va. Personne ne sera épargné par ce système impitoyable car ces voitures fonctionneront à longueur de journée avec pour seul objectif le profit sur le dos des conducteurs. »

Il faudra donc rester très vigilant, car comme le dit Emmanuel Barbe, « à tout endroit et à tout moment, les automobilistes doivent savoir qu’ils pourront se faire flasher », c’est-à-dire de jour comme de nuit. Une pétition est déjà en ligne sur http://www.souriezvousetesflashes.com

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