VTC : Uber vient d’être retiré d’Italie

La difficile progression d’Uber en 2017 se poursuit. Vendredi 7 avril, le service de VTC américain a vu ses parts de marché rétrécir sur le Vieux Continent suite à son exclusion du territoire italien. Alors que les États européens sont de plus en plus sévères sur les législations de l’application, le géant des transports devra faire face à de nouvelles interdictions ces prochaines semaines. avec Corriere della Sera.

Depuis ses débuts européens avec Uber Pop, l’application de transport par chauffeur n’a pas fini de se créer des problèmes avec les gouvernements et chauffeurs de taxis. En France, la multiplication des chauffeurs VTC avaient conduit les taxis à manifester, amenant la plupart des villes de l’hexagone à des débordements. Après ces échauffourées, les conditions de travail et la rémunération des chauffeurs au statut d’indépendants avaient créés des contestations. Avec un début d’année difficile en Europe, Uber fût aussi touché dernièrement par Google – lui reprochant d’avoir volé certains de ses secrets industriels dans la production de ses voitures autonomes – et dont le géant américain du groupe Alphabet avait conduit en poursuite judiciaire la start-up de Travis Kalanick créée en 2009.

L’Italie défend ses taxis

La start-up américaine en difficulté depuis cette année © CNN Tech

Alors que le gouvernement français et certains candidats à l’élection présidentielle cherche à rendre les chauffeurs d’Uber du statut d’indépendant à celui de salarié, l’Italie, quant à elle, n’a pas cherché faire persister la firme sur son territoire. Jugé comme une « concurrence déloyale pour les taxis », Uber ne pourra plus continuer ses activités sur le sol italien. Une décision qui portera sur l’ensemble des offres du géant américain – qu’il s’agit de Uber X, XL, Black, Lux, SUV, Select et Van – c’est-à-dire l’intégralité des différents services proposés actuellement.

Pour les chauffeurs de taxis contactés par le média Corriere della Sera, ce choix de la part du gouvernement de Sergio Mattarella a rassuré. L’affaire étant en cours depuis 2015, les avocats ont déclaré qu’il s’agissait de « la quatrième décision de justice en Italie qui reconnaît la concurrence déloyale que constitue Uber » commentant une « dernière bataille d’une guerre légale qui a commencé en 2015 […] sur le marché du transport italien ».

10 jours pour contester l’interdiction

Toujours selon le Corriere della Sera les dirigeants d’Uber se sont dit « choqués » par l’interdiction conduite par l’Italie. Pour soutenir sa position et espérer rattraper la décision du gouvernement, l’entreprise a commenté « faire appel de ce jugement basé sur une loi vieille de 25 ans ». Appuyant son statut de start-up tournée vers le futur en insistant sur le fait que l’État « ne peut plus perdre de temps et doit désormais décider s’il veut rester ancré dans le passé ou s’il veut permettre aux Italiens de bénéficier des nouvelles technologies (la conduite autonome principalement NDLR) ». Dans ses déclarations, l’Italie a accordé 10 jours à Uber pour faire appel, avant de lancer les premières sanctions – 10 000 euros de pénalités par jour – si le géant américain n’obéit pas à la règle.

L’Italie suivie de près par le Danemark

Bien que le marché transalpin soit le premier pour Uber à supprimer ses autorisations de commerce, les nouvelles européennes ne devraient pas s’arrêter là. En France, l’arrivée d’un nouveau chef d’État et son gouvernement pourrait faire changer la tendance pour l’application de VTC. Ce qui n’est pas encore sûr pour l’Hexagone, l’est cependant au Danemark. Après l’Italie, il s’agira du second État à interdire la start-up avec une date fixée au 18 avril. L’Espagne et le Portugal, quant à eux, mettrons en place de nouvelles politiques obligeant Uber à donner davantage de droits aux salariés, notamment en terme d’assurance ou d’obligations de formation. On est loin, très loin des ambitions du géant cherchant à se développer à travers le monde.


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 A l’heure des grandes questions sur la mobilité, des avancées technologiques autonomes sur nos véhicules, Uber continue à monter les échelons vers la conquête des transports. Embaucheurs de plus d’un million de chauffeurs par mois, le géant du service de location de voiture marque aujourd’hui ses ambitions sur différents secteurs d’activités liés au transport. Pour faire le point sur le positionnement de la firme américaine, Vincent Joly, étudiant dans le secteur du marketing a mis en ligne une vidéo débat à son sujet. Pour lui, Uber, ce sera demain… (lire plus)

 


Via Corriere della Sera, Le Point
Illustration ITespresso, CNN Tech

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