Chine : 4 constructeurs vont vendre la même voiture électrique

Face aux pression de l’Etat envers la transition énergetique, 4 constructeurs vont proposer dans leur catalogue un modèle électrique identique. Développé par Guangzhou Automobile Group (GAC), il s’agira d’un petit SUV. Si le projet se confirme, la manœuvre industrielle pour faire face aux quotas de voitures électrique se montrera comme un vrai plan stratégique.

Au sein du plus grand marché automobile : la Chine, Honda, Toyota, Mitsubishi et Fiat/Chrysler vont un modèle de SUV dont seul le logo différenciera les constructeurs. Identique ? Oui, ce modèle possèdera la même plateforme, la même carrosserie, le même habitacle, et surtout les mêmes motorisations, quelque soit les marques qui le commercialiseront.

Un seul modèle, une même carrosserie, mais 4 logos différents.

Trumchi

C’est en tout cas ce que révèle nos confrères d’Automotive News China. Pour mettre en lumière cette affaire, il a fallut se pencher sur Trumpchi, une marque issue de la maison mère du chinois GAC Motor. De part sa création en 2010, ses ambitions dès 2012 allait à l’exportation sur des marchés internationaux tels que les États-Unis. À ce jour, la marque y possède ses bureaux de recherches et développement (R&D) en Californie, mais sa volonté d’y vendre des voitures est encore au stade de planification pour 2019. Pour l’heure, les exemplaires sont principalement écoulés en Chine.

C’est de cette marque que la dénomée GS4 a été développée et produite. Il s’agit d’un petit SUV s’étant retrouvé au sein d’un accord avec Toyota, Honda, Mitsubishi et le groupe FCA (Fiat Chrysler Automotive), afin de développer des déclinaisons en motorisations 100% électrique ainsi qu’hybride rechargeable.

Selon le média chinois, relayé par le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA), le commun accord entre ces constructeurs aurait pour origine l’investissement mutuel avec Honda, à injecter 469 millions de dollars dans un project de création d’une nouvelle usine. Cette dernière serait notamment en charge de produire les modèles PHEV et 100% électrique de Trumpchi, pour une capacité pouvant aller jusqu’à 170.000 véhicules par an.

Être en conformité face aux quotas de 2019

Il n’est pas nouveau de voir sortir des voitures partageant des plateformes, pièces ou motorisations entre deux ou plusieurs marques. On le voit facilement dans les marchés de niche, comme avec la collaboration entre Subaru et Toyota pour sortir leurs BRZ et GT86, ou encore plus récemment avec Toyota et BMW avec leurs nouvelles Supra et Z4. Néanmoins, il est moins fréquent de voir quatre constructeurs s’associer pour lancer un même modèle sur le plus gros marché du monde, qui plus est dans des motorisations électrifiées.

Pourtant, la raison ne concerne pas uniquement à une politique de réduction des coûts de ces constructeurs. Si ce lancement intervient en Chine, ce n’est pas pour rien. En effet, l’Etat intevient de plus en plus dans la transition énergétique en faisant pression sur les constructeurs commercialisant sur le territoire. De fait, il devient nécessaire pour chacun d’eux de proposer une offre électrique dans leur gamme. L’enjeu se précise sur la date limite pour la mise en conformité. Celle-ci devra intervenir courant 2019. Une intervalle jugée trop faible pour ces constructeurs, qui travaillent en même temps sur leurs propres techonogies électrique. D’ici 1 an, le pouvoir chinois ordonnera des quotas de vente de véhicules électriques à hauteur de 10 %, selon les dernières informations officielles.

De fait, la commercialisation de ce modèle dans ses déclinaisons hybrides rechargeables et électrique leur permet de garder du temps de développement de leurs propres modèles, tout en optant pour une solution rapide et économique. A titre d’exemple, Toyota avait planifié l’arrivée de son prochain modèle électrique sur le sol chinois pour 2020, une date de fait trop tardive pour les normes chinoises, ce qui aurait certainement contraint la marque à abraiger le développement du modèle.

Le pays où le marché automobile se porte le mieux

Pour les quatre groupes automobiles au sein de cette commercialisation commune, le marché chinois est un point clé. Et en vue des chiffres 2018 relatifs à l’année 2017, le pays émergant ne fait pas de doute quant à sa forme olympique, avec une croissance exponentielle sur le marché automobile. Selon les données du CCFA, plus de 29 millions d’unités ont été vendues lors de l’année, pour une hausse de 3,9% vis-à-vis de 2016. Ce sont ainsi 11 millions de voitures de plus par rapport au marché des Etats-Unis, bien que les américains restent pour l’heure en tête du parc automobile le plus influent. Mais avec une croissance à deux chiffres pour la Chine (11,6%), le pays est aujourd’hui une mine d’or pour les constructeurs automobile. En 2018, pas moins de 75,5 milliards d’euros de voitures auront été importées, c’est dire.


Via Automotive News China, Jalopnik, avec le CCFA

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