Un coupé cabriolet, une Fiat, non vous ne vous trompez pas, la firme italienne est bien de retour avec sa 124 Spider. Dévoilée en 2015 et commercialisée cette année, le roadster est aujourd’hui à l’essai pour Actu Auto France. Quels sont ses qualités et défauts ? Quels sont les avantages et inconvénient d’une telle auto ? Bienvenue à bord du 124 Spider, le nouveau cabriolet de la marque proposé à partir de 25 990 euros.
Quand arrivent les beaux jours, les tracés sinueux longeant les bords de mer et les flancs de montagne, quand les routes prennent une toute autre image, le segment automobile le plus approprié reste indéniablement le coupé cabriolet. Celui qu’on appelle roadster s’est fait une image de « voiture plaisir » depuis plusieurs décennies. Une image que beaucoup de constructeurs ont voulu s’approprier et que certains conservent encore. En cette année 2016, c’est une icône de ce mouvement qui revient sur le marché. Celle qu’on appelait « bella Fiat » dans les années 70 revient concurrencer les modèles actuels allemands que sont les BMW Z4, Audi TT et autre Mercedes SLC. Issue d’une collaboration entre Mazda et Fiat, cette 124 Spider n’est d’autre que la soeur de la MX-5 dont elle reprend une partie des pièces. C’est pourquoi il ne sera pas étonnant de trouver dans cet article, des comparaisons multiples avec la japonaise. D’autant plus que les deux roadsters possèdent chacun un caractère bien personnel.
Remplaçante d’un mythe
Premier arrêt au sud de Biarritz pour échanger avec mon collègue sur le style de l’auto. Il est naturel de reconnaître que le millésime 2016 a réussi a garder certaines lignes caractéristiques de son aînée, 50 ans après. Avec bien sûr des éléments nouveaux, la Fiat rappelle sa soeur notamment sur la face avant. Mais sa silhouette rappellera surtout sa cousine nippone dont elle partage le même châssis et l’habitacle : la MX-5. Cette dernière commercialisée l’année dernière se démarquera de cette nouvelle Fiat uniquement par les optiques, les jantes ainsi que la calandre. En reste, rien ou presque ne les sépare.
Un vrai roadster ?
Cap sur les routes du Pays-Basque. Cette région mêlant montagnes, campagne et côte atlantique est certainement le milieu le plus approprié pour essayer cette 124. Sur les 200 kms de notre périple, nous avons pu vérifier si cette auto est bel et bien la remplaçante du mythe de 1966. Ces routes escarpées ont mis à l’épreuve le bloc 1.4 de 140 ch conçu par Fiat. Celui-ci s’est montré très agréable à utiliser mais ses relances à bas régime nous ont déçues. En effet, le turbo ajouté à la mécanique ne permet pas à l’italienne d’accéder aux 240 Nm de couple (annoncé à 2250 tr/min) dans des vitesses peu élevées telles que dans les sorties de virage serrés. Sur ce point, la Mazda MX-5 sera plus disponible avec son bloc atmosphérique, bien que plus haut dans les tours, elle ne proposera pas la puissance émise par cette 124. Ainsi, cette dernière sera plus efficace entre 3000 et 5000 tr/min. Il faudra donc pousser un peu plus dans les rapports pour s’insérer dans le trafic ou négocier une route sinueuse de montagne.
Cette utilisation plus sportive du moteur jouera forcément avec ses consommations. Ainsi, il ne sera pas difficile en conduite de dépasser les 10 litres aux 100 kilomètres (malus à la vente de 900 euros). Un constat qui favorisera malheureusement les arrêts plus nombreux à la pompe, d’autant plus que le roadster ne possède qu’un réservoir de 45 litres.
Pour garantir la sportivité qui définit un roadster, Fiat a prévu une boite manuelle à six rapports en aluminium. Son levier possède un débattement court ainsi que des enclenchements net qui ne mettent pas le conducteur en doute sur son rapport demandé. La sixième vitesse sera certainement utile pour réduire les consommations. Cependant, son utilisation ne montera pas son régime moteur très haut et sa vocalité n’est pas très agréable en dessous de 3000 tr/min.
Afin de proposer sur le marché cette 124 Spider, Fiat nous a expliqué vouloir créer une auto à la fois joueuse et sécurisante. Il est vrai que d’un point de vue châssis, l’agrément de conduite est très agréable. Sa répartition des masses 50/50 et son poids plutôt réduit face à la concurrence germanique sont dû à un bloc moteur longitudinal voulu placé le plus au centre de l’auto, le plus proche du pare-brise. La boite est quant à elle en aluminium et se situe au centre des deux sièges. Elle permet de ne pas pénaliser le poids de l’auto. D’autant plus que sur cette italienne, la transmission est à l’arrière. Un choix de la collaboration entre Fiat et Mazda, et ainsi permettant de placer plus de masse sur l’arrière de l’auto. Au final, cette 124 Spider affiche seulement 1050 kg sur la balance et évoque une sensation de conduite sûre et sportive.
Des sensations de conduite cachées par le confort
Difficile pourtant de s’amuser avec cette nouvelle 124 Spider. A l’encontre de son châssis très joueur, la direction de l’auto ne génère pas une réelle précision dans son utilisation. En entrée de virage, il est difficile de placer l’auto comme bon nous semble. Le coupé cabriolet n’est donc plus à son avantage dans une conduite sportive qui caractérise l’image d’un roadster. De même pour les suspensions à quadrilatère haut avec barre stabilisatrice (roues avant) et mulltilink (roues arrières), feutrant trop bien la route. Une voiture favorisant les balades aux sorties sportives ? C’est un peu ça. Une 124 Spider confortable qui aurait pu pour remédier aux attentes de conducteurs proposer par exemple un mode sport.
A bord de la 124 Spider
A l’intérieur de la Fiat, le dessin et l’utilisation de cuir nous plonge dans un milieu très agréable et propice à la conduite. Quelques-unes des commandes sont disposées sur le volant, les autres étant à l’intérieur du système multimédia de 7 pouces tactile ou via une molette de sélection située sur la console centrale. Le cuir et le plastique moussé prennent place sur le haut de la planche de bord, sur le volant ainsi que sur le pommeau du levier de vitesse. L’habitacle est agréable, les finitions sont bonnes mais la qualité de certains matériaux laisse à désirer : les boutons de climatisation, les entrées d’air ainsi que des éléments de la console centrale sont fragiles et seront en dessous de ce que propose les modèles concurrents.
Si certains éléments de l’habitacle déçoivent, il en sera différent pour la capote en toile. Cette dernière a été très bien pensée par la marque, qui a préféré garder le système d’ouverture et fermeture manuelle. Un système très simple et permettant de réduire toujours plus la note, le poids mais aussi et surtout l’espace pour le coffre. Contrairement aux idées reçues sur les cabriolets, la 124 Spider possède un coffre de 140 litres et l’espace pour ranger la capote ne fait pas perdre de volume. Pour partir en voyage, il ne faudra tout de même pas prévoir plus de deux valises. L’habitacle ne permettra d’ailleurs pas d’accueillir beaucoup de choses car seule une boite à gant se situant entre les deux sièges existe. Soyez donc prévoyants, et choisissez entre votre co-pilote et votre surplus de bagages…
3 niveaux de finition disponibles
En concession, la 124 Spider est disponible en trois niveaux de finition. La première attribuant les services de connectivité tels que le bluetooth ainsi que deux entrées USB et SD, une ligne à double sortie d’échappement, ainsi qu’un volant gainé cuir. Les deux niveaux de finition Lusso et Lusso + proposeront le revêtement des arceaux et montant du pare-brise en couleur argent, les selleries cuir ou encore la climatisation automatique. Pour obtenir les feux diurnes, les phares automatiques à technologie LED directionnels adaptatifs que propose Fiat, il faudra choisir la finition la plus haute à 29 990 euros.
Bilan et prix
Au bout de notre voyage dans les Pyrénées-Atlantiques, nous pourrons garder une image différente de ce que cherchent à proposer les autres constructeurs du même segment. Le roadster qui se qualifie par un cabriolet 2 portes, 2 places et un esprit sportif au confort limité en est presque tout autre sur ce nouveau 124 Spider. Ici, Fiat a joué la clé du confort au détriment d’un plaisir de conduire pur et dur que caractérise le segment. Elégant, bien équilibré et plutôt sécurisant dans les courbes, nous avons aimé son châssis, son look et ses qualités en tenue de route. Mais en terme de conduite, notre avis différera sur le reste. Le nouveau 124 Spider ne permettra pas de s’amuser réellement, et favorisera plutôt les balades aux sorties sportives sur routes vallonnées.
Pour notre essai, nous avons pris le volant du haut de gamme du modèle (Lusso +) comprenant un intérieur cuir couleur tabac, une carrosserie métallisée « Bronze Magnetico« , la caméra de recul ainsi que des projecteurs à LED. Au niveau des options en supplément, nous avions les sièges chauffants (300 euros), le système hi-fi Bose® (750 euros) ainsi qu’un système d’assistance au parking facturé 350 euros.
Disponible à partir de 25 990 euros, la 124 Spider sera à 27 990 euros en finition Lusso et 29 990 euros en Lusso +. Retrouvez l’intégralité des caractéristiques des finitions ci-dessous.
124 Spider (25 990 euros) :
- condamnation centralisée à distance
- climatisation manuelle
- lampe de coffre
- pommeau de levier de vitesse gainé cuir
- prise auxiliaire 12 V / rétroviseurs extérieurs électriques
- Tapis de sol / vitres électriques / volant gainé cuir avec commandes audio
- système multimédia avec écran 7 pouces
- double sortie d’échappement
- jantes alliages 16″
- montant pare-brise couleur carrosserie + arceaux couleur noir
- ABS / Airbags conducteur, passager et latéraux / ESP
- Régulateur de vitesse
124 Spider Lusso* (27 990 euros) :
- climatisation automatique
- sellerie cuir
- double sortie d’échappement chromée
- jantes alliage 17″
- montant du pare-brise couleur argent
- revêtement arceaux couleur argent
- projecteurs antibrouillard avant
* : en supplément de la finition inférieure
124 Spider Lusso +** (29 990 euros) :
- allumage automatique des feux
- essuis glaces automatique (détécteur de pluie)
- ouverture sans clé
- système de navigation avec carte SD
- caméra de recul
- feux arrière, feux diurne et phares avant à LED
- lave phare avant
- phares directionnels adaptatifs (AFLS)
** : en supplément des finitions inférieures
Notre essai vidéo :
2 thoughts on “Essai Fiat 124 Spider : un vrai roadster ?”