Essai Suzuki Swift Sport : fini l’atmo, place au turbo !

Pour sa troisième génération, la Swift Sport de Suzuki reste fidèle à certaines de ses valeurs mais se voit dotée d’un turbo pour la première fois. Un choix qui pourrait décevoir les plus puristes, mais n’entache pas le plaisir de conduite, bien au contraire… Retour sur une semaine en bombinette pas comme les autres !

Lorsqu’il s’agit de renouveler un modèle apprécié, les marques hésitent parfois et prennent des pincettes. Ce n’est pas le cas de Suzuki, qui assume ses choix en renouvelant la version sportive de sa citadine Swift en 2018. En effet, la Swift Sport, une des dernières petites GTi à caractère mais raisonnable avec moins de 150 chevaux, a troqué son petit moteur atmosphérique rageur pour un bloc suralimenté à la philosophie bien différente.

La citadine nippone ne change pas vraiment d’apparence par rapport à l’ancienne version, en gardant un style plus marqué que la version classique avec notamment un bouclier plus acéré à l’avant, des voies élargies et un diffuseur intégrant deux sorties d’échappement à l’arrière. Cette fois, elle n’est disponible qu’en cinq-portes, mais comme sur la précédente itération, les poignées de porte à l’arrière sont « cachées » en hauteur dans un petit appendice qui part de la vitre et rejoint la lunette arrière. On note aussi les jantes alu 17 pouces spécifiques à cette version, et les quelques inserts façon carbone sur les pare-chocs. Les coloris proposés (tous gratuits) peuvent être vifs, comme ce Champion Yellow qui a fait tourner les têtes sur notre passage. D’ailleurs, le coloris est le seul vrai choix disponible pour cette citadine, puisque le reste est déjà inclus et il n’y a pas de catalogue d’options.

A l’intérieur, l’ambiance sportive est assurée par quelques inserts rouges sur la planche de bord, un pédalier aluminium et deux sièges baquets en tissu, bien enveloppants. De nuit, un éclairage d’ambiance rouge accentue le tout. Les matériaux utilisés sont plutôt basiques, avec l’utilisation de certains plastiques pas forcément flatteurs notamment sur les contre-portes ou le bas de la planche de bord. Mais au vu du prix et du segment, on ne pouvait pas s’attendre à des miracles et la qualité d’assemblage n’est pas non plus catastrophique. D’autant plus que la puce est richement équipée, avec un écran tactile de bonne taille et plusieurs aides à la conduite dont l’aide au démarrage en côte, la caméra de recul, le régulateur adaptatif ou bien le freinage autonome d’urgence, parfois un peu tatillon.

Comme dit un peu plus haut, la vraie révolution de cette Swift Sport de troisième génération se situe sous le capot. Pour remplacer l’ancien 1.6 atmosphérique qu’il fallait cravacher pour avoir de la puissance, Suzuki a cédé à la tentation du turbo en greffant à la nouvelle venue le 1.4 BoosterJet. Connu dans la gamme notamment sur le Vitara S, ce bloc développe ici 140 chevaux, ce qui ne paraît pas énorme pour une petite sportive quand la plupart des concurrentes tournent autour des 200 ch. Pourtant, grâce à son poids contenu sous la tonne (970 kg précisément) et ce nouveau turbo, la citadine s’en sort très bien sur la route, et quel que soit le terrain. Le couple est disponible dès les bas-régimes, profitant ainsi à l’agrément et facilitant les reprises. Dès que la pédale d’accélérateur est enfoncée, le sentiment de « coup de pied aux fesses » est direct. Si on ne trouve rien à redire côté mécanique, on aimerait néanmoins que l’auto soit plus démonstrative au niveau du son. La Swift Sport est en effet très agréable à emmener en conduite dynamique, notamment sur les petites routes, mais les sensations sont légèrement entachées par un bruit de moteur assez quelconque et trop discret. Une ligne d’échappement pourrait néanmoins corriger ce problème…

Le comportement routier de la Swift Sport est agréable : la fermeté n’est pas excessive, et on peut donc traverser des zones pavées ou jonchées de ralentisseurs sans avoir peur pour ses lombaires. En utilisation quotidienne, la citadine se montre plutôt souple, grâce à son moteur qui reprend bas dans les tours et son petit gabarit est bien pratique en ville. En conduite plus dynamique, elle ne se démonte pas grâce à un châssis affuté et un train arrière bien collé à la route. Certains lui reprocheront d’ailleurs ce point, puisqu’elle est jugée moins « fun » par les adeptes de la précédente génération, plus joueuse. Néanmoins, la direction précise et le moteur désormais suralimenté offrant du couple tout de suite (230 Nm) la rendent agréable à mener. La consommation moyenne que nous avons pu relever sur cette semaine d’essai, aux alentours des 7,0L/100km, est très correcte au vu des parcours et du type de conduite. Néanmoins, le petit réservoir (37 litres seulement) obligera certains à prendre un abonnement à la station-service…

Autre petite déception : l’absence d’affichage numérique de la vitesse. Les compteurs, malgré un dessin simple et agréable à l’oeil, sont gradués jusqu’à 260 km/h, ce qui fait qu’on a parfois du mal à gérer sa vitesse correctement notamment sur route lorsque la limitation passe sans cesse de 70 à 80 km/h, voire 50 km/h sur les traversées de village. Pour une citadine, il aurait été judicieux de placer un afficheur de vitesse numérique sur le petit écran entre les compteurs. D’autant plus qu’il existe un emplacement vide lorsqu’on fait défiler les infos !

En résumé, la Swift Sport troisième du nom est encore plus polyvalente que ses aînées. Avec son moteur turbo, elle est facile à prendre en main et à utiliser, quel que soit le terrain. En ville, son gabarit fait des merveilles tout en permettant d’emmener des passagers sans renier sur le confort. Sur route, on se fait rapidement plaisir avec sa direction précise et son 1.4 rageur même s’il manque un peu de sonorité selon nous. Enfin, même si ce n’est pas forcément son terrain de jeu, elle assumera totalement un trajet autoroutier, à condition de faire avec les 37 petits litres du réservoir. Son prix sous les 20 000 euros finira de convaincre les plus sceptiques. A ce tarif, on peut retrouver une Volkswagen Up! GTI (essai ici) moins puissante ou une Abarth 595, plus petite et moins bien équipée.

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