Après avoir dévoilé une première étude montrant son impopularité, c’est au tour d’un nouveau sondage venant d’Allemagne à faire part de son scepticisme à l’égard de la voiture autonome. Selon l’Institut Emnid, 67% des Allemands ne seraient pas emballés par la voiture sans conducteur. Pourquoi un tel manque d’enthousiasme ?
En mars dernier, nous vous présentions une enquête montrant le regard des Français au sujet de la voiture autonome. Si 80% de la population en avait déjà entendu parler, seulement 41% des personnes questionnées se seraient dîtes prêtes à monter à bord de ce genre de véhicule. En concluant notre article sur l’idée que les nouvelles technologies sans conducteurs feraient peur, nous n’étions encore loin des opinions relevées en Allemagne.
Le plaisir et la sécurité, avant tout
Sur un sondage concocté sur un millier de personnes, l’Institut Emnid a soulevé un lièvre en Allemagne. En effet, si les progrès technologiques avancent à toute vitesse en matière de conduite 100% assistée, les idées que se font les conducteurs allemands évoluent quant à elle à un rythme beaucoup moins soutenu, voire même dégressif. Ainsi, en 2017, seulement 25% de la population exprimeraient « un enthousiasme à l’idée de voir apparaître ces nouvelles technologies d’automatisation ». En opposition, 67% évoqueraient un scepticisme, dont 84% de cette base seraient dues à « la crainte des risques d’accidents ou d’une technologie défectueuse ».
En poursuivant la lecture de l’enquête, nous pouvons en apprendre plus sur les raisons de telles chiffres. Selon l’Emnid, deux tiers des automobilistes allemands aurait évoqué la raison du plaisir de conduire, cela jouant comme un frein sur l’arrivée de l’autonome.
L’autonome, dans quelles conditions et pourquoi ?
Bien qu’une grande partie de la population allemande ne souhaite pas l’arrivée de la voiture sans chauffeur pour tout de suite, 88% d’entre-eux seraient pourtant convaincus des bienfaits qu’apporterait l’avancée technologique pour les personnes en mobilité réduite. Dans le cadre d’une utilisation coûte que coûte, les sondés ont répondu à 59% « vouloir utiliser une voiture autonome principalement sur autoroute, lors de longs trajets ». En seconde piste d’utilisation, 51% donnerait leur avis favorable à son arrivée dans le cadre de conduite de nuit lors de départ en vacances.
Vers une grande révolution automobile ?
Comme avec les enquêtes précédentes, l’Emnid nous démontre une fois de plus l’impopularité de la voiture autonome. Si les avis diffèrent souvent, ils se rejoignent pour la plupart des cas dans un manque de confiance que porteraient les conducteurs à l’égard de ces avancées technologiques. Face aux actualités montrant des essais de véhicules sans chauffeurs sur route ouverte, l’appréhension liée aux défauts des capteurs présents sur le véhicule continue de faire stagner l’opinion publique. Si le groupe PSA a déjà mis en place des tests proposant au grand public de monter à bord des prototypes, il suffirait d’un seul article de presse concernant un essai de voiture autonome ayant perdu le contrôle pour que toute la confiance construite s’affaisse à nouveau. Et entre le choix de poursuivre la recherche/développement des prototypes ou suivre les volontés des consommateurs, les marques risquent bien d’être embêtées.