Pionnière de la voiture électrique à grande échelle de vente, Nissan renouvelle sa Leaf 7 ans après son lancement. En attendant une version de 550 km d’autonomie, l’auto présente son nouveau style et ses nouvelles capacités autonomes.
L’Alliance Renault-Nissan n’a pas à rougir face à Tesla. Acteur de plus de 9.127 ventes de Zoé et 5.911 pour la Leaf en Europe sur le premier semestre de 2017, le groupe se place aujourd’hui en leader du marché de la VE. Suite à son rachat de Mitsubishi, l’Alliance en est même devenue en lice pour prendre l’étiquette de numéro 1 des ventes globale dans le monde (en concurrence avec le groupe Volkswagen). Bien que le marché de l’électrique soit encore trop faible pour favoriser réellement la place actuelle du groupe franco-japonais face aux autres, la précédente présentation d’une seconde génération de Renault Zoé avait contribué à faire décoller un marché à + 7,24% par rapport à 2016. De ce fait d’ailleurs, le modèle 2016 du Losange avait bondi de + 44%, à 68% de part de marché. Autrement dit, le renouvellement de son « homologue » nippone devenait plus que nécessaire. Et Nissan semble l’avoir compris.

Cette version 2018 sera-t-elle à la hauteur de la nouvelle concurrence pour garantir ses ventes ?
Démocratiser l’électrique
Sous ses lignes à la fois distinctives mais très classiques au final, la Leaf de 2010 avait plutôt plu, avec un gabarit à la fois citadin et spacieux. Pour la seconde génération du modèle, les lignes récemment dévoilées sur le nouveau Qashqai ou encore celles qui sont apparues sur la nouvelle Micra ne changent guère sur le modèle vert. Nissan veut faire de sa Leaf un modèle intégré dans la gamme – un modèle pas si différent que ça finalement – dans le but de démocratiser la motorisation électrique.

Construit sur la même plateforme que la Leaf de 2010, la seconde génération ne prend que 4 cm en longueur.
Une première version de 240 km d’autonomie
Portée par l’intention de renouveler sa place de leader des ventes européennes de VE, cette première version de la Leaf 2018 risque néanmoins de rencontrer des difficultés. Sous ses 40 kW de batterie, le modèle augmente bien son autonomie par rapport au modèle de 2010 (d’environ 170 km), mais ses performances ne sont ni au dessus de celles de la Zoé (plus ou moins 300 km), ni de celles de l’i3 et de la redoutable Model 3 de 350 km. Nissan ayant publié les mesures sous cycle européen NEDC (pas très réalistes, faut-il se l’avouer encore) se situant à 370 km d’autonomie, il faudra plutôt se rapprocher des 240 km estimés par l’autorité américaine de régulation de l’environnement pour en conclure des capacités assez décevantes.
Mais ne parlons pas trop vite. Car si Nissan dit vrai, courant 2018, une seconde version du modèle sortira. Bien plus compétitive, elle emportera sous son plancher la bagatelle de 60 kW, soit une autonomie majorée à « plus de 300 miles », soit environ 480 kilomètres selon la prise de parole de Hiroto Saikawa, directeur général du constructeur. A ce niveau là, la concurrence serait restreinte à l’Ampera-e, mais dont le prix d’entrée de cette dernière devrait être bien plus évolué (à 33.500 euros, voir notre article).

L’habitacle garde sa sensation d’espace, mais ce sera surtout au niveau du coffre que le changement sera notable.
L’arrivée de l’autonome
Mise à part un regain d’endurance et un bloc moteur « plus répondant » à en croire le communiqué transmis par Nissan (150 ch au lieu de 109), cette Leaf 2018 marque surtout sa nouveauté par l’arrivée des travaux des équipes chargées sur la R&D de la voiture autonome. Dans un plan d’investissement allant jusqu’à 2020 (date où la marque doit présenter son modèle 100% autonome), le niveau baptisé ProPilot introduit parmi les équipements de l’auto, la possibilité de pouvoir maintenir sa file sur une voie d’autoroute en gérant la vitesse et la direction, de 30 à 100 km/h. Ensuite, la déclinaison ProPilot Park permettra quant à elle de pouvoir se garer en indiquant seulement la volonté de le faire, ainsi que si besoin, envoyer l’information à l’ordinateur sur la place concernée par votre démarche. D’ailleurs, pour les actuels propriétaires de Leaf, le gabarit de l’auto n’augmente que de très peu. Celui-ci gagne 4 centimètres en longueur à 4,49 m et son empattement reste le même. Tout cela étant dû au fait que cette Leaf a été reconstruit sur le même châssis que sa prédécesseure.
Commercialisation & Tarifs
A domicile, cette Leaf sera disponible dès le 2 octobre prochain. En attendant sa version de 60 kW ainsi qu’une possible déclinaison Nismo dont le designer en chef du projet semble vouloir annoncer, la France et l’Europe seront en mesure de proposer le modèle en concession à partir de janvier 2018. Avec comme but de démocratiser l’électrique, Nissan compte bien essayer de baisser l’âge moyen des acheteurs du modèle, c’est pourquoi nous devrions pouvoir trouver à sa sortie des tarifs plutôt corrects sur le marché. D’autant plus qu’à en comprendre la volonté de la firme nippone, cette première version de 40 kW se présentera comme un entrée de gamme : un prix d’appel à la manière des petits moteurs essence thermique proposés sur les modèles historiquement classiques.
Via Nissan, statistiques Avere-France