Le dernier caoutchouc “Taraxagum”, produit par Continental, serait produit à partir d’une résine de pissenlit génétiquement modifié. Après des recherches réalisées avec l’aide de trois organismes, le constructeur de pneumatique a mis au point un nouveau latex, permettant des retombées écologiques et économiques moins importantes.
Dans l’espace de 5 ans, il pourrait y avoir de la résine de pissenlit dans vos pneumatiques. Fruit d’une recherche menée par l’Institut Fraunhofer, l’Institut Julius Kühn ainsi que la société Eskusa (spécialisée dans la sélection végétale), la firme allemande Continental a pu créer un latex (pièce maitresse de la fabrication du caoutchouc) différente de celle conçue pour l’heure. Car aujourd’hui, la plante principale dont les équipementiers internationaux extraient sa résine est l‘hévéa. Cet arbre présent principalement en Amazonie, donnait de sa résine pour la création de nos gommes.
Une production plus écologique
Si l’hévéa a besoin d’un milieu tropical pour se développer, le pissenlit, lui, ne réclame pas cela. Pour le fabriquant, relayé par le journal Les Echos, cette avancée permettrait aux usines de produire sa résine plus proches des bâtiments, réduisant ainsi considérablement les émissions de CO2 produites lors du transport. Ce pissenlit d’origine russe, est génétiquement modifié et possède un rendement équivalent à celui de l’hévéa. “la culture de cette plante a proximité de nos usines va réduire considérablement les distances d’approvisionnement”, explique Adrien Eymard, directeur marketing et tourisme de Continental France.
Une économie tout aussi gagnante
Mais comme l’écologie ne vient jamais sans l’économie, Continental a bien entendu pu trouver sa part de gâteau dans l’histoire. Selon A. Eymard, “ce projet a pour objectif de limiter la dépendance de Continental vis-à-vis des fluctuations du marché global du caoutchouc”. En effet, touchés par des champignons « très agressif » menaçant les « arbres à caoutchouc« , les constructeurs de pneumatiques peuvent passer par des périodes de crise des prix de la résine, jouant sur le coût de production. Cette indépendance à une plante parfois coûteuse permettra à la marque de prétendre à ne pas subir ces hausses des prix. De plus, la diminution des distances de transport favorisera tout autant les nombres de zéros à inscrire sur les chèques. Un travail de recherche qui aura d’ailleurs permis à la marque de décrocher plusieurs distinctions dont l’Innovation Award et le Green Award.
Un centre de recherche à Anklam
Pour mener à bien sa prouesse technologique, Continental va investir 35 millions d’euros d’ici à 2021 pour l’élaboration d’un centre de recherche en Allemagne, dans le Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, afin de travailler sur la commercialisation de son Teraxagum. Cela veut donc dire que d’ici 5 ans, Continental ne pourra pas encore produire sa nouvelle gomme ? Détrompez vous, car celle-ci existe en fait déjà. Depuis quelque temps, cette recette nouvelle a été utilisée sur des pneus hiver destinés à des véhicules de tourisme, utilitaires et même dans des pièces de supports de moteurs.
Selon les communiqués émis par la firme, les derniers tests réalisés avec ces pneus Taraxagum ont permis de constater que ses performances seraient “au moins significatives que celle du caoutchouc naturel”. Une bonne nouvelle pour Continental.
Via Continental, Les Echos
Illustrations Continental, Pixabay (MikeBird / DayronV )
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