Des chercheurs automobiles de l’Université de Loughborough ont communiqué avoir mis en place une technologie permettant de créer un moteur diesel aux émissions de NOx quasi nulles. Son stade de développement serait déjà bien avancé, et sa commercialisation pouvant être rendue possible d’ici 2 ans.
Un moteur diesel et zéro gramme de NOx émis dans l’atmosphère par kilomètre. Un idéal impossible ? Etant le principal facteur de la réduction de 20% de la production de voitures fonctionnant au diesel, les émissions d’oxydes d’azote pourraient aujourd’hui être presque totalement désintégrées à l’échappement par une nouvelle technologie. C’est en tout cas ce que révèle Autocar le 22 mars 2018, qui a pu en savoir plus sur les travaux de recherche d’une équipe de spécialistes britanniques dans la recherche de réponses aux problèmes d’émissions du moteur thermique. La technologie mise au point en question a été baptisée ACCT (pour « ammonia creation and conversion technology »). Un fonctionnement utilisant donc – comme son nom l’indique – de l’ammoniac et par lequel les capacités seraient supérieures à celle du système actuel fonctionnant avec de l’AdBlue.
« Ne reste que de l’azote et de l’eau »
La technologie ACCT possède un principe proche à celle appelée SCR (pour « réduction catalytique selective »). Cette dernière est en réalité celle présente sur la plupart des modèles actuels fonctionnant au diesel. Placé au sein de l’échappement de l’auto, un catalyseur injecte une urée synthétique. Si ce liquide ne vous dit rien dit comme ça, il devrait certainement être plus populaire sous son nom commercial d’AdBlue. Ce liquide dit « agent réducteur » a comme propriétés chimiques de neutraliser les NOx émis par le moteur, en les transformant en diazote (N2) et en eau.
A ce jour, le processus de conversion est aussi utilisé avec de l’ammoniac comme autre agent réducteur, mais plus spécifiquement pour de grosses installations industrielles telles que les centrales de production d’énergie comme les centrales à charbon. L’avancée de la technologie ACCT mise au point par l’équipe de spécialistes est justement d’utiliser cet agent réducteur à la place de l’AdBlue. L’utilité ? Sa plage d’utilisation beaucoup plus large au niveau de la température du moteur. La limite que rencontre l’actuel catalyseur à urée synthétique est en effet son incapacité de fonctionnement à basses températures. « Des lacunes subsistent dans l’efficacité du SCR – notamment lorsque les faibles températures d’échappement empêchent la décomposition complète de l’AdBlue notamment lorsque le véhicule tourne au ralenti » expliquait l’un des spécialistes en charge du projet, à nos confrères et consœurs d’Autocar. Ainsi la méthode ACCT aurait une disponibilité d’utilisation presque totale, et serait, de plus, davantage efficace. L’ammoniac injecté pour neutraliser les oxydes d’azote ne laisserait, au final, « que de l’azote et de l’eau ».
Un stade prometteur
Les recherches effectuées par l’équipe –dirigée par le professeur Graham Hargrave – ont commencé il y a 10 ans de cela, rapporte le média Autocar. Mais les avancées se seraient surtout concrétisées ces deux dernières années. Aujourd’hui, son stade de développement aurait atteint « un niveau prometteur », d’où une récente et importante popularité recensée par l’équipe, au niveau des constructeurs, des fournisseurs de composants ainsi que des directions de grandes flottes automobiles. Ce dernier cas d’intéressés dévoile ainsi que la technologie ACCT pourrait être rajoutée sur des modèles déjà mis en circulation.
Via Autocar
Photo Mario von Berg