Conséquemment à des ventes en recul sur 2016, Citroën annonce devoir alléger sa gamme et proposer des modèles multinationaux dans les temps à venir. Dans un entretien, la directrice générale du constructeur explique les changements à attendre.
Au micro de nos confrères et consœurs d’Autocar, Linda Jackson, – la CEO de Citroën – est très claire : « chaque modèle sera multi-régional ». Vers la fin d’une gamme spécifique aux différents pays et continents, la marque aux chevrons devrait à partir d’aujourd’hui proposer des modèles identiques, quelque soit les marchés. A l’instar du C5 Aircross – dont ses ventes débuteront d’ailleurs en premier en Chine – ce sera l’intégralité de la gamme qui sera vendue à l’étranger, dans des silhouettes identiques aux véhicules vendus en France et en Europe. L’objectif à accomplir étant de « vendre 45% de nos voitures en dehors de l’Europe d’ici à 2021, contre 35% » rapporte la dirigeante.
Une gamme divisée et revue à la baisse
De plus, L. Jackson a tenu à annoncer qu’une mise à jour radicale entrera en jeu afin de repartir sur de meilleures bases économiques. En effet, actuellement représentée par 14 silhouettes, la gamme du constructeur français devrait se réduire considérablement. Aussi bien qu’il « y aura 8 silhouettes, sans compter les vans et la C1 ». Cette baisse considérable serait uniquement due à une uniformisation des modèles « aux variations régionales » rapporte-t-elle, avant de conclure : « nous allons réduire cela ».
L’hybride en retard, l’autonome niveau 3 en 2020
En interrogeant la Directrice de Citroën en juin dernier, nous avions pu apprendre que le développement de PSA en matière de technologie hybride était encore très restreint, tant les trois constructeurs du groupe ne proposeront cette motorisation qu’en 2019, et ceux, sur les modèles les plus haut-de-gamme (3008, 5008, DS7, C5 Aircross). Ainsi, les modèles se voulant urbain (et donc plus sujet à recevoir des versions hybrides, à l’exemple du C3 Aircross) n’en seront équipés que bien après. Un retard majeur par rapport à la concurrence asiatique, ou encore l’Alliance Renault-Nissan ayant bien avancé dans ses R&D sur le 100% électrique.
Nous avions pu nous entretenir avec L. Jackson suite à la présentation du C3 Aircross. Ses propos à retrouver dans la vidéo ci-dessous.
Pour son plan produit, PSA semble toutefois bien avancé en matière de technologie autonome. En effet, proposant actuellement à la presse et au public de découvrir ses prototypes équipant des C4 Picasso, l’autonome semble plus proche. Dans ses derniers communiqués, le groupe français indique que les premiers modèles disposant d’un niveau 2 sur l’échelle de la voiture sans conducteur arriveront en 2018. A ce moment là, les modèles de Citroën, Peugeot et DS devraient pouvoir commencer à recevoir des véhicules capable de se maintenir dans leurs voie, et proposant de changer de file, tout en prenant en compte les autres usagers. Des compétences tout de même loin d’être inédites, tant Volvo l’a déjà démocratisé dans sa gamme, au même titre que Tesla et que les constructeurs premium allemands.

Les prototypes autonomes PSA niveau 3
Pour découvrir le troisième niveau d’autonome baptisé « yeux fermés », il faudra attendre 2020. A cette date, les modèles PSA seront équipés de cinq capteurs Lidar, quatre capteurs courtes portées et trois de longue portée, offrant une couverture à 360° autour de l’auto. Un cap déjà très avancé, mais dont la technologie ne sera encore capable de s’activer que sur les portions de routes ne disposant pas de piétons ni cycliste (autoroute donc). Enfin, le lancement de la fonctionnalité ne se fera que sur les modèles premium dans un premier temps, basés sur la plateforme EMP2. De quoi pouvoir faire sa place face à une concurrence internationale ?
Propos recueillis par Autocar, via Autocar, avec le CCFA et Autoactu
Illustrations Citroën